Prog Rock Fest @ Casino De Paris,
le 26 & 27 septembre 2025.
Live Report par : Olivier Carle
& images par : Tomi Carle


La tenue d’un festival de Prog’ à Paris intra muros avait tout pour séduire les aficionados de ce genre musical. 4 groupes venus du Royaume-Uni, d’Allemagne et d’Italie allaient fouler la scène du magnifique Casino De Paris en ce mois de septembre. La tête d’affiche c’est IQ qui jouera 2 soirs d’affilée sachant que ce festival a lieu le vendredi et le samedi. Karnataka ouvrira pour eux le premier soir et ce sont RPWL et The Watch qui auront cette mission le second. 4 combos que je n’ai jamais eu l’opportunité de voir sur scène et je me réjouis d’avance de les découvrir…


Le vendredi soir on commence donc avec Karnataka venu tout droit du pays de Galles. Le groupe existe depuis 1997 mais il ne subsiste qu’un seul membre originel à savoir le bassiste Ian Jones avec son traditionnel bandeau sur la tête. Il faut dire que le Line-Up a subi pas mal de changements au cours de cette petite trentaine d’années.


C’est finalement la belle Sertari qui a pris la fonction de vocaliste et on peut dire que le choix fut le bon car elle possède un organe vocal idéal pour ce genre de musique.


Le guitariste Luke Machin (un nom de famille qui ne s’invente pas !) est arrivé au même moment à savoir en 2018 et c’est aussi une excellente recrue. Ces deux-là ont participé à l’enregistrement du dernier album en date des Gallois « Requiem For A Dream » et c’est sans doute la raison pour laquelle la Setlist du concert sera largement alimentée par ce superbe opus. Aux claviers officie Rob Wilsher et c’est Jack Summerfield qui tient les baguettes. Tous les 2 sont arrivés il y a 2 ans au sein de Karnataka.


Le quintet propose un Prog’ mâtiné d’influences celtiques. Les compos sont plutôt efficaces et accessibles au plus grand nombre, un peu dans la lignée de Mostly Autumn. C’est très beau, envoûtant et on se laisse facilement emporter par la sublime voix de Sertari.


Avec IQ on revient à un Prog’ plus classique dans la lignée de Genesis ou de Yes. Le groupe de Southampton, qualifié de Neo-Prog, existe depuis près de 45 ans et c’est la formation quasi originale qu’on découvre sur la scène du Casino De Paris à l’exception du claviériste originel Martin Orford parti en 2007.


Il y a donc d’origine le très talentueux Mike Holmes aux guitares, Tim Esau à la basse, Paul Cook (pas celui des Sex Pistols bien évidemment !) à la batterie et le charismatique chanteur Peter Nicholls.


C’est Neil Durant qui a repris les claviers depuis 2011. Le quintet va nous interpréter une douzaine de titres issus de son tout dernier album « Dominion » mais aussi de sa carrière antérieure. La Setlist sera d’ailleurs assez proche de celle de la nouvelle compilation « Almost But Not Quite » disponible depuis peu sur les plateformes de Streaming et bientôt en CD comme me l’expliquera un peu plus tard Cédric, l’organisateur de ce festival, qui s’implique énormément dans la carrière des Britanniques et qui les avait fait jouer l’année passée au Café De La Danse. Des titres très attendus des fans comme « The Road Of Bones » ou « From The Outside In », qui rappellent énormément Steven Wilson, retiendront tout particulièrement mon attention. Le Set est agrémenté par de très belles projections sur 3 écrans situés derrière les musiciens.


Pendant près de 2 heures IQ va nous entraîner dans son univers musical à la fois complexe et très efficace grâce à des compos particulièrement ciselées et mélodiquement imparables. Un grand moment assurément et on a hâte d’entendre la suite le lendemain…


Le samedi à 17h00 ce sont les Allemands de RPWL qui ouvrent le bal Prog’. A l’origine il s’agit d’un Tribute à Pink Floyd qui s’est créé en 1997 mais qui a vite créé son propre répertoire. Son nom vient de ses 4 membres fondateurs : Rissettio, Postl, Wallner et Lang. Les 2 premiers ayant abandonné le navire en cours de route, ne subsistent que le W et le L mais ces deux-là sont assurément l’âme du groupe germanique. Kalle Wallner en est le guitariste et Yogi Lang le chanteur. Mais il ne faudrait pas pour autant négliger le rôle important de Butsch Keys aux claviers, de Markus Grützner à la basse et de Marc Turiaux derrière les fûts. Sans oublier les 2 choristes Carmen Tannich et sa chevelure blonde et Caroline Von Brünken avec ses cheveux rouges.


Pink Floyd ne sera pas absent de leur prestation puisqu’ils délivreront une version très convaincante de « Welcome To The Machine ». Mais je dois avouer que j’ai un faible pour « Unchain The Earth » de leur album de 2012 « Beyond Man And Time » que j’ai pris au départ pour une reprise tant le morceau sonne comme un tube avec ses chœurs enjôleurs et son riff entêtant. Cela m’a rappelé certains brûlots de Ray Wilson avec lequel ils ont d’ailleurs collaboré à plusieurs reprises. Et puis le superbe dernier titre « Roses » issu de leur opus de 2005 « World Through My Eyes » qui a également tout d’un tube radiophonique et que ne renierait pas un certain Alan Parsons… Belle découverte que ce septet venu d’outre-Rhin qui avait toute sa place dans ce festival !

Autre groupe fondé à la fin des années 90 mais en Italie cette fois, voici The Watch qui va nous offrir un Set exclusivement consacré à Genesis période Peter Gabriel c’est-à-dire la plus Prog’. Voilà encore un combo qui a subi des changements de Line-Up incessants en près de 30 ans d’existence. Seul demeure d’origine le chanteur Simone Rossetti qui possède un timbre de voix assez proche de celui de Peter. On commence avec « The Knife » qui clôturait « Trespass », l’album des débuts de Genesis, mais aussi le légendaire Live de 1973 que tout amateur des pionniers du Prog’ se doit de posséder et de vénérer… On reste d’ailleurs sur ce Live mais avec le titre qui l’ouvrait à savoir « Watcher From The Skies » de « Foxtrot » (1972) dont le visuel du renard illustre le fond de scène de The Watch. Les morceaux sont reproduits à la perfection tout comme le fait The Musical Box que j’ai eu la chance de voir également à l’œuvre par le passé. Simone est totalement à l’aise dans son interprétation de Gabriel et parfois à la flûte traversière.


Les autres musiciens ne sont pas en reste à commencer par les récemment arrivés Francesco à la batterie et Andrea aux guitares sans oublier Valerio aux claviers et Mattia au double manche basse/guitare.


On passe à « Selling England By The Pound » avec « I Know What I Like (In Your Wardrobe) » suivi du très apprécié « Firth Of Fifth » comme sur l’album de 1973. Petit détour par le dernier album de Genesis avec le Gab’ « The Lamb Lies Down On Broadway » (1974) pour un surprenant mais néanmoins fascinant « In The Cage » qui mettra tout le monde d’accord quant au talent incontestable du quintet venu de Milan. Simone nous annonce ensuite, au grand dam du public, le dernier morceau « Supper’s Ready » de « Foxtrot » tout en rappelant que celui-ci en vaut 5 puisqu’il dure près de 25 minutes… Très belle interprétation tout en finesse de ce fleuron du Prog’ qui a bercé mon adolescence au début des 70’s. Quel plaisir de retrouver ces titres du grand Genesis revisités par ces talentueux Italiens !


Pour son second concert du Week-End, IQ choisit l’option de réinterpréter un de ses meilleurs albums dans l’ordre et dans son intégralité. Ce sera son dixième opus studio « Frequency » sorti en 2009. Sans doute un des plus accessibles pour ceux qui n’accrochent pas forcément à leur Prog’ sophistiqué habituel. Une œuvre en 7 « actes » qui dure une heure environ ce qui permet d’enchaîner ensuite avec d’autres titres phares de la carrière des Anglais. Étonnamment le quintet rejouera quelques titres de la veille, pas forcément une super idée pour ceux qui seront présents les 2 jours mais bon en même temps ce sont des incontournables… On aura ainsi droit à « Closer » (de « Frequency ») une seconde fois mais aussi à « Never Land » et à « Far From Here » dont on ne se lasse pas !


Les « nouveautés » seront le FM « No Love Lost » de 1994 que leurs compatriotes de Magnum ne renieraient pas, le tubesque « Leap Of Faith » de 1993 qui m’évoque les meilleurs moments de Yes, le très applaudi « Headlong » qui clôturait le magnifique « The Wake » qui reste un chef-d’œuvre du Prog’ des années 80 à ce jour et puis en rappel l’époustouflant « The Darkest Hour » mené tambour battant par Paul Cook et un IQ au sommet de son art…

Bravo aux organisateurs de ce sympathique festival qui aurait mérité une plus grosse affluence du fait de la qualité des prestations. Pas toujours facile d’installer un nouveau rendez-vous annuel à Paris mais on espère bien que la prochaine édition sera au moins aussi alléchante que celle de 2025 et surtout Sold Out

Merci à Cédric