Manu Lanvin + Fallen Lillies
@ Paris Bataclan, le 21 novembre 2025.
Live Report par : Olivier Carle
& images par : Lionel ‘’Yoyo’’ Roux


Ce soir je me rends au Bataclan pour la 90ème fois depuis le concert de Sapho, des Slits et des Raincoats il y a 45 ans. Par la même occasion ce sera mon 5ème de Manu Lanvin que j’avais découvert sur la scène du Zénith parisien il y a 25 ans en 1ère partie de Paul Personne dont il parlera affectueusement ce soir.


Tout comme en 2000 où j’étais assis juste derrière lui, Gérard, son père, est présent dans la salle, au premier rang du balcon. Il restera debout tout au long du Set de son fils adoptif et s’offrira même une ovation du public de la fosse à la fin… Le Bataclan n’est pas plein, même si la fosse est bien remplie, sans doute en raison des commémorations récentes qui ont dû en dissuader certains et c’est un peu dommage. Peut-être que le Timing de ce concert aurait pu être plus judicieux. Manu fera d’ailleurs plusieurs allusions aux évènements d’il y a 10 ans en rendant hommage aux victimes mais en préférant jouer sa musique plutôt que de demander une énième minute de silence et on le comprend !


Il faut tout d’abord parler des Fallen Lillies qui assurent la 1ère partie de la soirée. Ce quatuor entièrement féminin vient de sortir un nouvel album « Cran », produit par Fred Duquesne de Mass Hysteria, le mois dernier. De l’énergie à revendre, un mélange de Hard et de Punk tout à fait décoiffant, des riffs accrocheurs et une chanteuse plutôt charismatique, tous les ingrédients sont réunis pour un Set décapant. Gros succès dans la foule qui reprend en chœur les refrains sans se faire prier…

C’est au tour de Manu de fouler la scène parisienne. Ce concert tient lieu de Release Party de son 8ème album sorti en octobre : « Man On A Mission ». Il est accompagné du Devil Blues avec bien évidemment les fidèles Nicolas Bellanger à la basse et Jimmy Montout à la batterie. Dominique Larose, avec qui il collabore depuis plusieurs années sur disque, a maintenant sa place à ses côtés en tant que choriste et percussionniste. Il a visiblement demandé à 3 musiciens de l’enregistrement de son nouvel album à Sheffield, le claviériste anglais et les 2 cuivres écossais, de venir du Royaume-Uni pour l’accompagner sur scène au Bataclan.


Le septet va donc nous interpréter l’essentiel de son nouvel opus à commencer par l’entraînant titre éponyme mais aussi les émouvants « Change My Ways », «  Savigny-sur-Orge » et « I Don’t Wanna Say Goodbye », le plutôt classique « I Got The Blues » avec son refrain entêtant, un « What’s The Matter With U ? » gorgé de Soul sans oublier le Honky Tonk « Saving Angel » et le très Pop « Did U See Judy ? »… Et puis il y aura l’hommage à son ami Calvin Russell avec un poignant « Crossroads » pour lequel Manu empoigne la guitare acoustique et un « Wild Wild West » totalement jouissif.


Le public sera bien sûr mis à contribution pour la reprise de « Highway To Hell » du plus célèbre groupe australien. Son excellent album de 2016 sera lui aussi bien présent avec l’énergique « She’s Da Bomb » et sa Cowbell persistante, le bien Heavy « When I’m Down », « Raise Your Hands For Peace » que ne renieraient pas les Blues Brothers et les tubesques « Soul Revolution » et « Blues, Booze And Rock ‘n’ Roll » qui déclenchent comme à chaque fois la folie dans la fosse… « Grand Hotel », l’album de 2019 qui avait donné lieu à un super concert de Manu sur une péniche sur la Seine pour son lancement, sera enfin représenté avec le superbe « Je Suis Le Diable » et on ne regrettera que l’absence de Paul Personne pour donner la réplique à Manu comme à l’époque. Mr Lanvin se permettra même une petite incursion au milieu du public. Il y croisera Amar Sundy à qui il passera sa guitare pour un solo bien senti. Le Set se terminera par le chaudement recommandé « Une Nuit », extrait du nouvel album qui mériterait d’être programmé sur toutes les radios de France et de Navarre !

Bravo à Manu pour ce très beau concert empli de sincérité et de passion qui a comblé tous ses fans et a conquis ceux qui ne l’auraient pas encore été…

Merci à Bruno