
Salif Keïta @ L’Espace Alphonse Daudet de Coignières,
le 27 novembre 2025.
Live Report par ; Olivier Carle
& images par : Tomi Carle
42 ans et 2 continents séparent mon tout premier concert de Salif Keïta et celui auquel je vais assister ce soir. En effet j’ai eu la chance de découvrir ce chanteur malien dans son fief d’Abidjan en 1983, juste avant qu’il ne vienne s’installer à Paris, du temps où la musique africaine commençait à obtenir un franc succès ici avec des Touré Kunda, Mory Kante, Youssou N’Dour, Ray Lema et bien d’autres grâce à des Labels comme Barclay, Celluloïd, Syllart, etc. Ce premier rendez-vous avec Salif dans une salle au fin fond de Yopougon avec mes amis ivoiriens avait dû être écourté car j’étais le seul blanc dans la salle et certains s’étaient cru obligés de venir nous dire que ma présence n’était pas la bienvenue… Ma toute première expérience du “racisme anti-blanc” en quelque sorte. Après tout mon cas ne représentait pas grand chose par rapport à ce que Salif, en tant qu’albinos, a dû endurer tout au long de sa vie. J’ai en tout cas gardé une affection particulière pour cet artiste que j’ai revu de nombreuses fois depuis. Je l’ai d’ailleurs retrouvé dès mon retour d’Abidjan en 1984 avec ses Ambassadeurs à l’Eldorado pour un concert mémorable. Et puis il y aura les célèbres Africa Fête(s) organisées par le légendaire Mamadou Konté qui verront Salif y jouer très souvent tout comme Baaba Maal, Manu Dibango, Alpha Blondy, Tony Allen et toute la vague venue d’Afrique du Sud… Ce concert à Coignières sera mon 12ème du descendant de Soundiata Keïta qui fête ses 76 printemps.

Ce Set sera acoustique, à l’image de son dernier album “So Kono”, qui signifie “dans la chambre” en malinké et qui résume bien son ambiance intimiste et son introspection. Salif jouera de la guitare et chantera assis. Il est accompagné d’un autre guitariste qui est aussi son chef d’orchestre et qui ne manquera pas de venir parfois au devant de la scène pour pousser l’assistance à se lever et à danser.

Il y a aussi un percussionniste qui joue notamment sur une calebasse et un joueur de guitare Takamba (ngoni), chère au peuple Touareg. On va donc plonger au coeur de la musique traditionnelle mandingue avec Salif dans le rôle du griot même si son statut de “Prince” est à la base incompatible avec cette activité réservée à une autre caste, ce qui lui a valu le rejet de sa famille. Il va nous conter la légende de Soundiata, nous parler de Kante Manfila, son compagnon du temps des Ambassadeurs Internationaux, et puis d’amour aussi ! Musicalement c’est une pure merveille et une fantastique invitation au voyage. Le quartet va jouer environ 1 heure et quart et le public va l’écouter religieusement, conquis par tant de grâce et d’émotion.

Merci Salif pour ce moment hors du temps !
Merci à Marie T. de W Spectacle et à Francis…