Hellfest 2019
La nouveauté de cette 14ème édition du Hellfest, la 11ème en ce qui me concerne, c’était l’arrivée d’un festival « ami » nommé Knotfest car organisé par des habitués : Slipknot ! Destiné à un public beaucoup plus jeune que celui du HF, il proposait 10 groupes assez hétérogènes de la scène actuelle…

N’étant clairement pas dans la cible je n’ai été convaincu que par 1 groupe que je connais bien pour l’avoir vu à maintes reprises : Behemoth. J’ai pourtant fait « l’effort » d’assister à tous les concerts de cette journée du jeudi sauf Sabaton car là c’est carrément au dessus de mes forces et je dois dire que seul Amaranthe a éveillé un peu mon intérêt avec son Death Metal mélodique plutôt réussi.


Malheureusement leur Set a été perturbé par la balance de Ministry qui a longuement interrompu leur prestation, dommage !

Behemoth a une nouvelle fois donné un concert haut en couleur avec une Setlist d’enfer et un Show impressionnant bourré de pyrotechnie. Passant en 4ème position de la journée, les Polonais ont littéralement laminé la concurrence et atomisé le public de la Mainstage 2 à coups de Black et de Death sans aucun répit ! De « Wolves Of Siberia » à « Chant For Escaton 2000 » en passant par les légendaires « Ora Pro Nubis Lucifer », « Bartzabel » ou encore « Blow Your Trumpets Gabriel », Nergal, Inferno, Orion et Seth ont prouvé s’il en était besoin qu’ils font partie des meilleurs du genre et que leur ascension n’est pas près de s’arrêter… Les 37,000 personnes présentes ne s’y sont pas trompées et ont réservé un triomphe à ce groupe hors norme !

On passe donc au vendredi, 1er jour du HF à proprement parler. L’excellent idée de Ben Barbaud était d’avoir enfin consacré une scène aux groupes français sur toute la journée, en l’occurrence pas des moindres puisqu’ils ont occupé la MS 2. 3 groupes ont particulièrement retenu mon attention : No One Is Innocent, Ultra Vomit et Mass Hysteria.

No One Is Innocent fait figure de vétéran de cette scène Metal française avec 25 ans d’activité au compteur mais garde la foi et c’est toujours un plaisir de les retrouver au HF ou sur d’autres événements. Kemar bénéficie toujours d’un charisme et d’une énergie communicative même si on peut lui reprocher parfois un discours quelque peu daté sur la géo-politique mondiale… Les Frenchies sont là pour défendre leur dernier album « Frankenstein » avec pas moins de 4 titres dont l’excellent : « What The Fuck » pour lequel Niko Jones de Tagada Jones les rejoindra sur scène pour un final sauvage. No One reste un groupe à voir sur scène car c’est là que le quintet excelle grâce à son Leader mais aussi à ses excellents musiciens.

J’avais prévu de voir le Set de Demons & Wizards sur la MS1 car c’est paraît-il un groupe culte qu’on voit rarement sur scène mais je dois dire que je me suis bien vite ennuyé et j’ai filé à la Temple Stage pour retrouver mes chouchous de Diamond Head. Je ne suis pas un inconditionnel du dernier album « The Coffin Train » mais je voulais surtout retrouver les classiques de ce groupe issu de la N.W.O.B.H.M.. On a eu droit notamment au rare « Borrowed Time », au très bon « Helpless », à l’incontournable « It’s Electric » et surtout au classique parmi les classiques « Am I Evil ? », remis au goût du jour par les tournées récentes du Big 4, pour une version survitaminée et une participation active du public présent. Pas le meilleur concert de DH que j’ai eu la chance de voir mais un très bon moment néanmoins.

Retour à la Mainstage pour Dagoba que d’habitude j’aime beaucoup mais là j’ai trouvé la Setlist trop linéaire. Et puis à vouloir toujours faire le plus grand Wall Of Death du monde, le groupe finit par se concentrer un peu trop sur l’esbrouffe et pas assez sur la musique à mon goût. Dream Theater, c’est tout le contraire, là la musique et la technique priment. Honnêtement je m’attendais à un Set ennuyeux et j’ai trouvé qu’en 1 heure et avec une Setlist adaptée à un fest, les Américains ne s’en sont pas si mal sortis même si il n’y avait pas une ambiance de folie dans le Pit !

On en arrive à mes chouchous du moment, Ultra Vomit, qui une fois de plus ont mis le feu à la Mainstage avec leur Set décalé et jubilatoire. En 1 heure et 20 morceaux (quand même !), Fetus et ses acolytes ont mis tout le monde d’accord… Beaucoup d’ambiance pour « Un Chien Géant » avec de nouveau Niko de Tagada Jones en Guest Star, « Calojira » avec un sosie de Calogero que beaucoup ont pris pour le vrai, « Jésus » avec une troupe Gospel fort sympathique, la classique et hilarante minute Manard, les incontournables « Pink Pantera », « I Like To Vomit », « Kammthaar » et « Evier Metal » pour un final acclamé par la foule ! Ultra Vomit continue son ascension, d’ailleurs ils sont passés de la fin de matinée à la soirée… A quand la tête d’affiche ?

Les grands vainqueurs de la journée sont sans aucun doute Mass Hysteria qui ont donné un Show époustouflant avec des vidéos superbes, des effets pyrotechniques bluffants et une Setlist parfaite pour le HF. Incroyable de voir les progrès que font Mouss & co d’année en année pour en arriver à nous proposer des concerts de plus en plus spectaculaires et dignes des plus grands groupes internationaux ! Rien que l’attaque avec « Reprendre Ses Esprits », quelle riche idée ! Et enchaîner sur des brûlots comme : « Positif A Bloc », « Vae Soli ! », « Nerf De Boeuf », etc. avant un « Enfer Des Dieux » apocalyptique avec des vidéos de militaires/policiers au pas cadencé et de plus en plus nombreux, purement jouissif… Le discours de Mouss et toujours très positif, réfléchi et surtout totalement en phase avec notre époque puisqu’il parlera des gilets jaunes, des attentats, etc. sans aucune compromission ! Superbe version de « Chiens De La Casse » avant un « Contraddiction » totalement délirant avec ses images d’enfants aux yeux vitreux… Et l’apothéose avec « Plus Que Du Metal » et « Furia » pour achever la foule du Hellfest totalement abasourdie devant tant d’énergie et de talent. Je quitte ensuite rapidement les lieux pour éviter cette pollution sonore et visuelle qu’est Sabaton, préférant garder en tête les images et les sons fabuleux de Mass Hysteria.

Le samedi repart sur les chapeaux de roue pour moi avec le très bon Richie Kotzen que j’avais perdu de vue depuis de nombreuses années. Bien loin de l’extravagance du Poison des années 90, de la technique à outrance du Mr Big des années 2000 ou même de l’énergie de son groupe plus récent The Winery Dogs, Richie propose un excellent Blues-Rock qui flirte avec le Hard-Rock voire la Soul à la manière d’un Rory Gallagher ou d’un Gary Moore. Les compos sont solides et plutôt accrocheuses, idéal pour ce début d’après-midi ensoleillé à Clisson.

Je ne connaissais pas Eisbrecher qui joue maintenant sur la MS et je dois dire que là encore j’ai fait une découverte fort sympathique… Totalement dans la lignée de Rammstein mais sans les effets pharaoniques, à l’instar d’un Oomph! ou d’un Die Krupps, ces Allemands jouent pour la première fois en France et on espère que ce ne sera pas la dernière tant le niveau est élevé… Les morceaux sont peut-être encore plus grand public que ceux de la bande à Till Lindemann et on pense à du Depeche Mode survitaminé, ce qui pour moi est un gage de qualité ! On retrouve même parfois un peu de Sisters Of Mercy dans leur musique plutôt dansante comme par exemple dans « Verrückt » qui ouvre ce Show passionnant. J’ai adoré aussi « Phosphor » et « So Oder So » que Rammstein ne renierait pas, le Metal Indus’ du très osé « Himmel, Arsch Und Zwirn » ou encore l’excellent « Was Ist Hier Los ! », un hymne du Neue Deutsche Härte, mouvement musical auquel appartiennent Eisbrecher et les groupes précédemment cités. Et puis cerise sur le gâteau « Miststück », reprise de Megaherz, l’ancien groupe du chanteur Alexx et du guitariste Noël. Bref une bien bonne surprise que ce Set d’Eisbrecher dans l’hexagone….

On continue dans le Rock germanique avec les vétérans de Böhse Onkelz. Ce groupe existe depuis 40 ans et n’avait jamais joué en France auparavant et je me réjouissais de les voir enfin ! Appartenant au mouvement Oï à ses débuts et assez proche de la scène Skinhead, il a défrayé la chronique outre-Rhin pendant de nombreuses années car on l’a souvent taxé de xénophobie et d’être politiquement très incorrect.


En fait, en 2019, Böhse Onkelz sonne bien plus comme du Rose Tattoo que du Sham 69 ou du Cockney Rejects. Au niveau des textes, ils se sont également assagis même si on aura droit au morceau qu’ils n’ont, semble-t-il, plus le droit de jouer en Allemagne depuis des années « Der Nette Mann » ! En tout cas le groupe tourne bien, c’est carré et sans fioritures et ça plaît beaucoup au public essentiellement composé, il faut bien le reconnaître, de fans germaniques… Personnellement j’ai beaucoup aimé les très percutants « Dunkler Ort » et « Keine Amnestie Für MTV » ainsi que le très Acceptien « Fahrt Zur Hölle ». Je doute fort qu’ils reviennent en France de sitôt mais bon on peut toujours rêver…

L’autre événement de cette journée de samedi c’était la venue de Deadland Ritual. Ce supergroupe avait annulé sa date à Paris quelques jours auparavant et c’était donc la seule chance de les voir chez nous. Que du beau monde dans DR : Geezer Butler de Black Sabbath, Steve Stevens le guitariste qui a joué avec Billy Idol (sur cette même scène il y a quelques années d’ailleurs!), Matt Sorum de Guns N’ Roses et un certain Franky Perez au chant qu’on a vu notamment chez Apocalyptica.

Bref que du beau monde mais malheureusement faute de promotion, le parterre devant la MS paraît bien vide pour accueillir de telles Stars. Il faut dire que DR n’a sorti que 2 Singles qu’il va nous présenter, les très « radio-Friendly », « Broken And Bruised » et « Down In Flames » ! Pour le reste ce seront essentiellement des reprises de Sabbath : « Symptom Of The Universe » et « War Pigs » qui nous donneront la chair de poule ainsi qu’un hommage à Dio via « Neon Knights », beaucoup d’émotion et de souvenirs puisque Heaven & Hell avait foulé également cette même scène il y a quelques années. Il y aura aussi pour faire plaisir à Matt Sorum un petit détour via Velvet Revolver pour le Grungien « Slither ». Et puis Billy Idol bien sûr pour un « Rebel Yell » plutôt réussi même si c’est assez incongru de voir Geezer à la basse sur ce morceau plutôt Pop… La section rythmique de Geezer et Matt est énorme, Steve reste relativement sobre et concis sur sa guitare, on peut émettre quelques doutes sur les capacités vocales du « petit nouveau » : Franky mais ça doit être un sacré challenge de se retrouver au milieu de ces pointures du Rock ! Je ne sais pas si ce projet Deadland Ritual aura un avenir mais c’était plutôt sympa de revoir Geezer en si bonne compagnie suite aux adieux de Sabbath il y a peu !

Autre moment attendu, le passage des sulfureux Eagles Of Death Metal. Depuis la terrible soirée du Bataclan en 2015, le groupe a certes donné quelques concerts en France mais celui du Hellfest se devait de marquer les esprits et c’est ce qui s’est effectivement passé. Hormis le Leader Jesse Hughes, le membre du groupe qu’on remarque le plus c’est la très sexy Jennie Vee avec son Look de Cow-Boy et ses franges du plus bel effet ! Le groupe attaque bille en tête avec l’excellent « I Only Want You » puis enchaîne les tubes comme : « Don’t Speak (I Came To Make A Bang!) », les Stoniens « Anything ‘Cept The Truth » et « Heart On », la reprise très réussie de Bowie « Moonage Daydream » et les très dansants « Speaking In Tongues » et « I Like To Move In The Night ». Les fans sont venus en nombre et ça s’agite dur dans le Pit pour cet excellent moment certes un peu Kitsch avec le décor de scène et les marionnettes gonflables mais très réussi musicalement…

Contre toute attente, le concert de Whitesnake fut aussi une réussite. Leur précédent passage au Hellfest avait été quelque peu désastreux et on les attendait de pied ferme pour remettre les pendules à l’heure.


Ce fut chose faite avec une Setlist solide et un groupe au taquet même si Coverdale n’a définitivement plus de voix. Reb Beach et Joel Hoekstra font un travail fantastique aux guitares, Tommy Aldridge est toujours un batteur hors-pair et le reste du groupe assure bien. On n’échappe pas au solo de batterie néanmoins inutile pour un Set d’une petite heure et à la démo guitaristique exubérante de Joel pour permettre à David d’aller reposer ses cordes vocales usées Backstage… Mais des titres comme : « Slide It In », « Slow an’ Easy », « Give Me All Your Love » ou le Zeppelinien « Still Of The Night » ont tôt fait de nous rassurer sur la bonne santé de la formation actuelle du Serpent Blanc. Et puis il y a les quelques extraits de l’excellent nouvel album « Flesh And Blood » sans compter les incontournables : « Is This Love » et « Love Ain’t No Stranger » chers à nos cœurs ! Si on arrive à faire abstraction des petits couinements qui sortent parfois difficilement de la gorge du beau David, Whitesnake reste une valeur sûre du Hard Rock qu’on espère revoir encore longtemps…

Je n’en dirai pas autant de Def Leppard qui a une nouvelle fois raté son passage au Hellfest. La dernière fois c’était à cause d’un excès d’auto-satisfaction avec ce film récapitulatif de la carrière du groupe qui avait totalement plombé l’ambiance.

Là c’est à cause d’une Setlist très orientée US et bourrée de ballades sirupeuses et d’un son de batterie à la limite de la boîte à rythmes des 80’s que ce concert a viré à l’ennui total, dommage !

Avec ZZ Top on n’est jamais déçu, la Setlist est la même depuis 30 ans mais on sait qu’on va passer un bon moment. Et ce fut une nouvelle fois le cas pour le groupe américain qui fête ses 50 ans de carrière et devient un habitué du festival.

A part Frank Beard qui ne paraît pas dans une forme olympique, Billy et Dusty sont toujours aussi complices sur scène. De « Got Me Under Pressure » au classique « Tush » en passant par l’incontournable « La Grange », le sublime « I Thank You » ou le Bluesy « Jesus Just Left Chicago », ZZ Top a une fois de plus conquis tout le monde ! Espérons que les 3 barbus resteront encore longtemps sur les routes pour nous donner autant de plaisir…

Du plaisir il y en a eu aussi mais également beaucoup d’émotion avec le passage à Clisson de la tournée d’adieu de Kiss. C’est la troisième fois que les Américains se produisaient au Hellfest. Le concert de 2010 fut excellent, celui de 2013 un peu moins mais j’attendais beaucoup de ce retour en 2019 et je ne fus pas déçu. Une mise en scène pharaonique avec des écrans suspendus, des effets pyrotechniques à profusion, des pluies de confettis… Kiss nous avait habitués à la démesure mais là ce fut le summum. Et la musique dans tout cela, sincèrement rien à redire même concernant la voix de Paul Stanley qu’on disait HS et remplacée par des bandes, bien qu’étant près de la scène je n’ai rien remarqué de flagrant sur ce sujet !

Gene Simmons fait toujours le Show, Tommy Thayer est largement au niveau de ses prédécesseurs et Eric Singer reste un excellent batteur pour le Baiser. La Setlist est tout bonnement idéale avec 20 des titres les plus efficaces du groupe, de « Detroit Rock City » à « Rock And Roll All Nite » en passant par « Lick It Up » (ma préférée!), « Cold Gin » et autres « Love Gun »… On aura droit aux incontournables plate-formes hydrauliques, au sang dans la bouche de Gene, au tir aux pigeons de Tommy avec sa guitare, à la ballade de Paul au milieu du public et même à un superbe « Beth » joué au piano et chanté par Eric ! Bref ce dernier concert de Kiss en France (jusqu’à nouvel ordre !) restera sans doute comme le meilleur moment de ce HF 2019

Autre excellent moment et ce n’était pas gagné d’avance, le passage des Sisters Of Mercy sur la scène du Temple juste après Kiss. On disait le groupe au bout du rouleau avec un Andrew Eldritch seul maître à bord et en roue libre avec des Sets sans grand intérêt… Et bien cette prestation du HF prouvera tout le contraire avec une prestation de haute tenue et une Setlist parfaite. Andrew reste dans l’ombre la plupart du temps et ce sont les 2 guitaristes qui assurent l’essentiel du Show. Pas de bassiste, ni de batteur mais toujours la fidèle boîte à rythmes Doktor Avalanche, élément central du groupe. La voix d’Andrew est reconnaissable entre mille et la musique est toujours aussi lancinante, envoûtante, souvent dansante et surtout passionnante… Avec seulement 3 albums à son actif dont le dernier date de 1990, Andrew nous sort le grand jeu avec des perles comme : « More », « No Time To Cry », « Alice », « Lucretia My Reflection » et l’incontournable et très attendu « Temple Of Love ». Malgré l’heure tardive, les fans sont venus en nombre et le groupe sera acclamé tout au long de cette petite heure qu’on aurait aimé voir se prolonger une partie de la nuit… Cela prouve en tout cas que le Goth Rock a toute sa place dans un festival comme le Hellfest !

La journée du dimanche commence très bien avec les Sudistes de Blackberry Smoke. 40 minutes pour convaincre, pas facile pour des Américains habitués à des Shows de 2 heures ou plus. La bande à Charlie Starr mise sur une ambiance plutôt Cool en ce début d’après midi avec néanmoins des moments bien Rock ‘n’ Roll comme cette reprise de Led Zep « When The Levee Breaks » ou cette autre des Beatles « Come Together »

Une fois n’est pas coutume pour ces habitués de la Valley, Clutch bénéficie d’une Mainstage en 2019. Beaucoup d’énergie comme toujours mais la machine tourne un peu à vide et les morceaux s’enchaînent sans grande originalité. Bref pas mon moment préféré de la journée…

Beaucoup plus conquis par le Set de Testament, des habitués du Hellfest qui délivrent un Thrash toujours d’excellente facture. Pour son anniversaire qui sera fêté dignement par l’assistance, Chuck Billy met le turbo… De « Brotherhood Of The Snake » à « The Formation Of Damnation », en 10 morceaux et 50 petites minutes, le groupe américain ne laisse aucun répit à ses fans qui ressortent du concert épuisés !

La bonne surprise du jour, ce sera l’excellente prestation des Stone Temple Pilots pour leur premier passage au Hellfest ! Revigoré par l’arrivée d’un nouveau chanteur après Scott Weiland et Chester Bennington, tous deux malheureusement décédés, le groupe de Los Angeles délivre toujours un Grunge aussi efficace en 2019 qu’en 1992. Quelques nouveaux morceaux issus du dernier album éponyme mais surtout des classiques comme le sublime : « Big Bang Baby » ou les incontournables : « Plush » et « Sex Type Thing »… Retour gagnant pour STP qui, aux côtés de Alice In Chains, redore le blason du Grunge si souvent critiqué et trop vite enterré !

Après Testament, les vétérans d’Anthrax viennent porter bien haut eux aussi les couleurs du Thrash à Clisson. La Setlist est toujours soigneusement choisie avec l’inévitable « Antisocial » de leurs potes de Trust et les très appréciés « Indians » et « Caught In A Mosh » mais contrairement à Testament un peu plus tôt, j’ai un peu de mal à me laisser emporter par la tornade Anthrax en ce dimanche après midi.

Le concert du jour pour moi sera celui de Lynyrd Skynyrd qui sont eux aussi en tournée d’adieu. Quel bonheur de retrouver sur scène Gary Rossington, Rickey Medlocke, Johnny Van Zant et tous les autres prodigieux musiciens de ce groupe mythique.

Il y aura beaucoup d’émotion pendant cette heure passée avec les natifs de Jacksonville notamment quand les images de Ronnie apparaîtront sur les écrans pour un « Free Bird » d’anthologie. Auparavant les plus beaux moments de la carrière de LS auront été revisités, de « Workin’ For MCA » à l’hymne « Sweet Home Alabama » en passant par « What’s Your Name », « That Smell », « Gimme Back My Bullets » ou encore « Saturday Night Special », « Gimme Three Steps » et le magnifique « Simple Man » qui nous arrachera des larmes de bonheur ! Incontestablement, après Kiss, le passage de Lynyrd Skynyrd laissera une trace indélébile sur ce Hellfest 2019

Autre moment de ferveur, les adieux de Slayer à la scène pour leur unique date en France à cette occasion. Un Show à la hauteur de l’événement, 19 pépites de leur longue carrière, des flammes qui brûlent le logo métallique du groupe, un quartet soudé comme jamais, un Tom Araya très ému à la fin du Show alors que les feux d’artifice ont pris le relais de la musique, un Kerry King toujours aussi impassible sur sa guitare mais qui balance des riffs incandescents… Bref un grand moment pour un très grand groupe qui va définitivement nous manquer d’autant qu’il était un habitué du festival depuis de nombreuses années ! Long Live Slayer

Bon après il y avait bien Tool dont la venue en tête d’affiche était l’un des moments forts de ce festival mais après 4 jours aussi intenses que ceux là, le cœur et l’énergie n’y étaient plus me concernant… Et pourtant Dieu sait combien je trouve le groupe de Maynard James Keenan passionnant et très riche musicalement ! Ce sera pour une autre fois si Tool daigne revenir enfin en France pour une tournée digne de ce nom !

On le voit, ce Hellfest 2019 fut riche en surprises, en émotions et en adieux divers et variés… Vivement 2020…
Live Report : Oliver Carle, images illustrations Hellfest 2019 : Alex Mitram, images Live : Philippe Archambeau (crédits dans les images) & Carlos Sancho

Merci à Roger