Blast From The Past @ Kuurne, Belgique, le 7 décembre 2019.
Retour à Kuurne, près de Courtrai en Belgique, pour la nouvelle édition du Blast From The Past, 2 ans après la précédente qui m’avait laissé un très bon souvenir ! 9 groupes à l’affiche pour une journée/soirée qui s’annonce mémorable…


On commence avec les locaux de Eternal Breath qui comptent en leurs rangs l’excellent Kenny Geerts, l’organisateur de ce sympathique festival. Le groupe existe depuis 1996 mais la formation actuelle date de 2015. Kenny est derrière les fûts après avoir été guitariste de Wizz Wizzard jusqu’à la disparition du Leader Wizz Beauprez il y a 3 ans ! Eternal Breath pratique un Thrash Metal assez classique, proche d’Exodus ou de Testament. Le combo est venu nous présenter son tout nouvel album « World Of Chaos » et le moins que l’on puisse dire c’est que les nouveaux morceaux passent très bien l’épreuve de la scène. En 40 minutes les Belges vont convaincre tous ceux qui ne les connaissaient pas encore avec des riffs saignants à souhait et une présence scénique remarquable. Une excellente entrée en matière pour ce BFTP 2019 et un groupe à suivre…


C’est ensuite le tour des Britanniques de Troyen de s’emparer de la scène du Kubox. Voilà un groupe de la N.W.O.B.H.M. que j’avais eu la chance de découvrir au British Steel Saturday Night il y a 2 ans. A l’époque ils étaient venus en trio du fait de la maladie du guitariste originel Nick Mannion (Cookson) mais j’avais été très agréablement surpris par leur style à mi-chemin entre Classic Rock et Hard Rock. Nick a finalement été remplacé par Steve Haslam et le groupe bénéficie de ce fait d’une puissance de feu beaucoup plus importante qu’à Fismes. Le bassiste de 2017 Andy Stephenson n’aura pas fait long feu puisque c’est le fringant Mark Blowwave Nortley qui officie maintenant à la basse. On retrouve bien évidemment Steve McGuire à la guitare et Jeff Baddley à la batterie avec grand plaisir. La performance des Anglais commence fort bien avec l’excellent « Lady Evil » issu du tout nouveau EP « A New Dawn » sorti il y a peu, une vraie pépite bien Hard comme on aime. On reste dans le même esprit avec « Dreams Never Lie » et « Don’t Send Me To War ». Malheureusement le quartet va ensuite opter pour le morceau lent « Nightmare » qui va quelque peu casser le rythme du concert. « Syrian Lady », un classique du groupe, va remettre les pendules à l’heure pour le plus grand plaisir des fans avant le « Futures Friend » très attendu avec son intro à la Beethoven qui permet aux Anglais de finir en beauté ! On souhaite un avenir radieux à cette nouvelle mouture de Troyen qu’on reverra avec plaisir…

On en arrive à mon coup de cœur de la journée, Asomvel. Ce trio britannique a une particularité, c’est en quelque sorte un clone de Motörhead. C’est vrai notamment du jeune bassiste/vocaliste Ralph qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Lemmy. Ne manquent que les bottes blanches, le poireau sur la joue et la position du micro en hauteur pour avoir l’impression de voir le Leader de Motörhead jeune. C’est un peu moins flagrant pour les 2 autres même si le guitariste Lenny Robinson n’est pas si éloigné de Fast Eddie Clarke dans les postures et le style. Musicalement c’est aussi assez proche des créateurs de « Overkill » et « Ace Of Spades » mais après tout pourquoi pas puisque la disparition de Mr Kilmister a laissé un sacré vide dans le cœur des fans… Le dernier album d’Asomvel, sorti en mai, « World Shaker » dont de larges extraits seront joués au BFTP est d’ailleurs largement inspiré par Motörhead ! En tout cas il ne s’agit en aucun cas d’un simple « Tribute Band » car leurs compos tiennent bien la route et font preuve d’une grande variété de riffs et de soli ravageurs. La prestation de 40 minutes fut intense et rondement menée par un Ralph déchaîné qui court d’un bout à l’autre de la scène et finira même par s’étaler puis se relever comme si de rien n’était… Il rendra également un hommage émouvant à son oncle Jay-Jay, co-fondateur du groupe avec Lenny et décédé en 2010, dont il a repris le flambeau suite à cette douloureuse disparition. Voilà un groupe à suivre car il y en a clairement sous le capot même si cette ressemblance avec Motörhead peut au premier abord dérouter ou énerver certains…


Dark Sky Choir a pris la place ensuite des Anglais de Fist, absents du festival pour raisons médicales. Je me réjouissais de revoir une nouvelle fois les vétérans de la N.W.O.B.H.M. mais je dois dire que les Américains ont largement été à la hauteur de l’enjeu de ce remplacement de dernière minute. En tournée en Europe avec Queensrÿche et Firewind en cette période automnale, ils ont donc fait un crochet par Kuurne pour nous présenter leur nouvel album « End Of Days ». On peut parler de supergroupe pour définir ce combo puisque ses membres sont illustres. On retrouve au chant Brian Allen, le vocaliste de Vicious Rumors, groupe culte de Thrash de la Bay Area. A la guitare c’est le légendaire Ira Black qui a joué avec la terre entière (plus de 60 groupes !) et notamment Lizzy Borden, Metal Church, Heathen, Dokken, Vicious Rumors… A la basse c’est normalement John Moyer de Disturbed qui joue avec DSC mais il est remplacé sur cette tournée par le très bon Percy Trayanov. Quant à la batterie elle est tenue par Jordan Cannata qui a joué avec Adrenaline Mob et qu’on a pu voir récemment derrière les fûts avec la belle Doro ! Tout ça pour dire que les 4 musiciens ne sont pas des perdreaux de l’année et que le Show proposé est de haute tenue. Les Américains vont nous proposer 40 minutes ultra Heavy, pied au plancher avec une Setlist piochée dans le dernier album et une reprise de « Ace Of Spades » comme cerise sur le gâteau ! Une bien belle surprise que cette venue de Dark Sky Choir au BFTP


Pour être honnête j’ai été un peu moins conquis par les autres Américains de la journée, les Power-métalleux de Cage ! A mi-chemin entre Manowar et Judas Priest, ce quintet de San Diego termine son périple européen Quick Strike Tour à Kuurne et ne va pas faire de quartier… A l’instar de son récent album, le bien nommé « Science Of Annihilation – Re-annihilated », le groupe délivre un Heavy Metal certes de bonne facture mais quelque peu ennuyeux sur la longueur. Le chanteur Sean « The Hell Destroyer » Peck se prend pour Rob Halford et pousse souvent dans les aiguës comme son mentor. Le guitariste Dave « Conan » Garcia, comme son nom l’indique, pourrait aisément trouver sa place au sein de Manowar tant il a forcé sur la gonflette et les protéines ! Les autres musiciens font le Job mais au bout de 45 minutes on est quand même content que ça s’arrête…


Désolé pour le groupe suivant, les Allemands de Trance qui fêtent leurs 40 ans de carrière et que je n’avais jamais vus, mais j’ai dû m’absenter du festival pour raisons familiales et j’ai raté leur performance. Certains m’ont dit que leur Show était un des meilleurs de la journée, d’autres que leur musique sonnait incroyablement « datée »… Dont acte ! Ce sera pour une autre fois…


Place maintenant à mes chouchous de Praying Mantis que j’avais hâte de revoir même s’ils passent régulièrement par chez nous depuis quelques années. La formation des frères Troy célèbre cette année ses 40 ans de bons et loyaux services à la N.W.O.B.H.M. avec un album en public « Keep It Alive » que je recommande chaudement si on aime le métal mélodique. Ils attaquent comme sur l’album avec le titre « Captured City » de leurs tout débuts en 1979, un véritable brûlot Hard Rock qui rappelle U.F.O. Ou Saxon. Tout aussi ancien mais de 1980 celui-là, c’est le morceau éponyme « Praying Mantis » qui déboule maintenant… Bond en 2015 pour le très FM « Believable » de l’album « Legacy » qui rappelle que PM est capable d’écrire des tube à la Toto ou Boston ! On reste dans les années 2000 et le Hard FM avec le très réussi « Highway » de « Sanctuary », un petit bijou mélodique. « Keep It Alive » du dernier album studio « Gravity » de 2018 met la barre encore plus haut avec ses superbes chœurs et son refrain ultra accrocheur… La surprise viendra ensuite avec cet hommage impromptu à Lynyrd Skynyrd via le sublime « Simple Man » pour une version éblouissante de ce classique du Southern Rock. On sent les Anglais très heureux de jouer ce morceau et la prestation vocale de John « Jaycee » Cuijpers est incroyable. La complicité des frères Chris et Tino Troy fait plaisir à voir et Hans et Andy complètent à merveille la formation. Petit détour ensuite par l’album de 1993 « A Cry For The New World » pour le dispensable « Letting Go » avant l’incontournable « Children Of The Earth » du classique « Time Tells No Lies », premier album studio des Britanniques en 1981. Une fois de plus Praying Mantis a vaincu les plus sceptiques avec son Hard/Classic/Melodic Rock qui traverse les âges…


On en arrive au groupe qui fut selon moi le meilleur de cette édition du Blast From The Past : Exciter. Ce trio canadien est encore composé de 2 membres originaux : Dan Beehler au chant et à la batterie et Allan Johnson à la basse. Le poste de guitariste qui était occupé par le troisième membre originel John Ricci jusqu’à récemment a été repris par le fougueux Daniel Dekay. Il faut dire que la carrière du groupe d’Ottawa depuis 1978 n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là, avec de nombreux changements de Line-Up. C’est donc un événement de retrouver Dan et Allan ensemble pour cette tournée mémorable et Daniel complétera à merveille ce duo légendaire. La Setlist de 14 titres est elle aussi finement choisie avec des extraits d’albums cultes tels que le tout premier « Heavy Metal Maniac » de 1983 très bien représenté mais aussi « Violence & Force » de 1984, « Long Live The Loud » de 1985 et « Unveiling The Wicked » de 1986, bref les meilleures années de ces précurseurs du Speed et du Thrash. Je n’avais jamais eu l’opportunité de voir cette formation auparavant et je dois dire que j’ai été bluffé par l’énergie déployée et la qualité des musiciens.

Dan est un excellent chanteur et tenir les baguettes en même temps ne semble en aucun cas affecter ses performances vocales. Allan maltraite sa basse avec beaucoup de talent et il joue un rôle fondamental dans la puissance sonore du groupe. Quant au « petit nouveau », il se révèle être un super guitariste et un être fort sympathique puisqu’il prendra la défense des Slammers quelque peu malmenés semble-t-il par la sécu et se jettera même dans la foule à la fin du Set… Respect ! En un peu plus d’une heure, Exciter a repris sa place au panthéon du Heavy Metal avec ce concert très réussi…


C’est maintenant l’heure de la tête d’affiche du festival, les Allemands de Grave Digger. J’avais été très impressionné par mon premier concert du groupe de Chris Boltendhal il y a 3 ans à Vouziers. Là aussi en tête d’affiche, les Allemands avaient tout détruit sur leur passage et j’avais été particulièrement conquis par le guitariste Axel Ritt.


Au BFTP, je n’ai pas retrouvé le même engouement pour la prestation de ces forgerons du Heavy Metal qui fêtent leurs 40 ans. La Setlist est pourtant bien choisie avec les incontournables que sont « The Dark Of The Sun », « Season Of The Witch », la cornemuse de « Highland Farewell », l’épique « Excalibur », le fédérateur « Rebellion (The Clans Are Marching) », le puissant « Ballad Of A Hangman » ou le très attendu classique « Heavy Metal Breakdown » mais la machine tourne un peu à vide.


Visiblement le public présent en nombre apprécie ce moment mais je dois dire que j’ai eu toutes les peines du monde à rentrer dans le concert de Grave Digger ce soir-là… Jamais 2 sans 3 donc je retournerai les voir bien volontiers l’année prochaine avec Orden Ogan à La Machine Du Moulin Rouge !

Au final même si cette édition 2019 du Blast From The Past a rempli toutes ses promesses, je dois dire que j’ai quand même un petit faible pour la précédente de 2017 qui était plus axée sur la N.W.O.B.H.M. avec Girlschool que j’adore, Diamond Head que je vénère, Demon et Stampede que je connaissais peu et qui m’ont scotché, Tysondog, Salem, Spartan Warrior et Tytan que je revoyais avec beaucoup de plaisir après le British Steel et dans une moindre mesure The Deep, tout m’avait plu ! La programmation 2019 était beaucoup plus Heavy et c’est sans doute cela qui m’a quelque peu déstabilisé… Pas grave, je reviendrai l’année prochaine ne serait-ce que pour le grand retour d’Acid, groupe belge culte !
Live Report & images : Olivier Carle


Merci à Kenny et Dan Geerts et à Mike de Coene.

Pour retrouver tous les Concerts Rock : Allez sur www.proxidoo.com