Golden Age Rock Festival 2022.
Live Report & images : Olivier Carle


C’est peu de dire qu’on attendait avec impatience cette seconde édition du Golden Age Rock Festival après les reports successifs de 2020 et 2021 pour les funestes raisons qu’on connaît… La première, qui remonte à 2019, avait été une grande réussite même si le public n’était pas venu en grand nombre. On avait hâte donc de découvrir sur scène les groupes sélectionnés et invités par Gauthier et Marc. On savait déjà que certains comme Joe Lynn Turner, The Sweet, New England, Teaze, Killer Dwarfs ou Prophet n’avaient pas maintenu leur venue mais les 22 annoncés avaient de quoi faire saliver les amateurs de Classic Rock les plus exigeants ! Changement de lieu pour cette édition 2022 avec une salle un peu plus excentrée, la Salle des Fêtes du Palais des Congrès de Liège. La précédente s’était tenue au Manège Fonck qui présentait l’intérêt d’être de plain-pied et d’une taille idéale pour les quelques centaines de personnes présentes. Mais ce nouveau lieu a l’avantage d’être très spacieux notamment pour le Rock Market, le Merchandising et les dédicaces, tout en parquet pour la salle où se tenaient les concerts, avec une acoustique très correcte et un immense balcon sur la Meuse permettant notamment d’apprécier la vue nocturne sur Liège… Le public est venu un peu plus nombreux que la dernière fois mais on peut regretter que la qualité de la programmation n’ait pas drainé une audience beaucoup plus large tant il y en avait pour tous les goûts, du Blues au Hard en passant par le Classic Rock et le Prog’ !

La journée du vendredi commence par un hommage mérité à la scène belge avec 4 de ses plus beaux fleurons. On attaque les hostilités avec Lion’s Pride. Cette formation de Limbourg a vu le jour en 1983 et a sorti à l’époque le très réussi « Breaking Out » sur Mausoleum, célèbre Label belge, avec un succès certain chez nos voisins anglais. Elle a disparu ensuite pour plusieurs décades avant de se reformer il y a 10 ans avec le Line-Up originel et la sortie d’un album Live. J’ai trouvé le Set et les musiciens plutôt sympathiques mais les compos sont un peu linéaires et on a vite l’impression de tourner en rond. Bonne entrée en matière néanmoins pour ce carré d’as belge…

On continue avec Killer, le Motörhead local. Formé en 1980, en pleine N.W.O.B.H.M., par Paul « Shorty » Van Camp, le trio est à l’origine du lancement du Label Mausoleum et sortira notamment chez eux l’album « Shockwaves » qui obtiendra un certain succès. Mais c’est 2 ans auparavant, en 1982, que le groupe obtiendra la reconnaissance à l’international avec « Wall Of Sound », bien connu des amateurs de Saxon, Maiden ou Def Lep. Shorty n’a rien perdu de son énergie au chant et à la guitare et délivrera un concert haut en couleur avec ses 2 comparses. Killer fête ses 40 ans et reste un groupe important de la scène Metal belge !

On part maintenant vers des rivages plus mélodiques avec les Liégeois de Steelover. Le groupe va nous faire découvrir sur scène l’essentiel de son nouvel album « Stainless », sorti le jour même sur Escape Music. Les 5 musiciens paraissent très heureux d’être de nouveau sur scène avec ce Line-Up très soudé qui délivre un set d’une intensité rare. Marc Tombal n’en perd pas une miette car c’est lui qui est à l’origine de la reformation du groupe l’année dernière. Sans doute la meilleure prestation des 4 groupes belges de ce début d’après-midi et on aimerait bien voir Steelover en France également dans un proche avenir…

Malheureusement je n’en dirai pas autant d’Ostrogoth dont seul le batteur Mario « Grizzly » Pauwels subsiste de la formation d’origine. Je les avais pourtant bien appréciés il y a 5 ans sur les terres de Fismes, au 6ème British Steel Saturday Night Festival mais là je me suis ennuyé ferme ! Les morceaux se suivent et se ressemblent et il ne se passe pas grand-chose sur scène. Dommage !

Direction Hanovre maintenant pour Victory… Je ne les avais vus qu’une fois, à Berlin en 1992, pour la tournée « You Bought It – You Name It ». De l’époque ne subsiste qu’un membre originel, l’excellent Herman Frank. Il est entouré aujourd’hui de très bons musiciens arrivés il y a une dizaine d’année et d’un nouveau chanteur Suisse Gianni Pontillo qui les a rejoints en 2019…


Le quintet vient nous présenter son superbe nouvel album « Gods Of Tomorrow » sorti en novembre. Autant je ne garde pas un souvenir impérissable du concert de 1992, autant j’ai trouvé qu’au G.A.R.F. Herman et ses compères ont délivré un Set sans faille et d’une intensité rare avec un son impeccable. Le public présent ne s’y est pas trompé et a réservé aux Allemands un accueil très chaleureux. Sans aucun doute un moment fort de cette journée de vendredi. A revoir bientôt par chez nous je l’espère !

Petit détour par l’Angleterre ensuite pour un des membres éminents de la N.W.O.B.H.M., Diamond Head. Il faut reconnaître qu’on voit souvent le groupe de Brian Tatler ces jours-ci en Europe mais on ne va pas s’en plaindre. Après les avoir appréciés successivement au Raismes Fest, au Blast From The Past et au Hellfest, je me faisais une joie de les retrouver à Liège. D’autant que les Anglais jouent l’intégralité de leur cultissime « Lightning To The Nations » aussi appelé « The White Album » puisqu’ils l’ont réenregistré il y a 2 ans et que la version remastérisée de l’original de 1980 sort ces jours-ci, plus de 40 ans plus tard ! Quel plaisir de réécouter tous les brûlots comme « The Prince », le provocant « Sucking My Love », le bien Heavy « It’s Electric » et bien sûr l’incontournable « Am I Evil ? » que le Big 4 a remis au goût du jour grâce à Lars… Excellente prestation comme toujours de Mr Tatler, du chanteur danois Rasmus qui donne au groupe une nouvelle jeunesse et des autres membres qui ne sont pas en reste !

La journée se termine avec un groupe mythique de la scène Heavy espagnole, Baron Rojo, que je n’avais personnellement jamais vu. Le quartet mené par les frères De Castro méritait amplement ce rôle de tête d’affiche du vendredi tant sa renommée est grande auprès des aficionados de Hard-Rock des années 80. Carlos, le frère qui n’a plus de cheveux, tient le rôle de Lead Singer tandis que celui qui en a encore (des cheveux !), Armando, s’occupe essentiellement des guitares. Ils sont accompagnés des très bons Rafa Diaz derrière les fûts et José Luis Moran à la basse. Evidemment ça surprend un peu au début d’entendre du Hard chanté en espagnol mais on s’y fait vite et on tombe sous le charme des titres issus de « Volumen Brutal », « Metalmorphosis » et « Larga Vida Al Rock & Roll ». Pas mal d’Espagnols ont fait le déplacement jusqu’à Liège et ça bouge pas mal dans la fosse, les Latins sont chauds c’est bien connu ! A tel point que les frères De Castro vont dépasser les 75 minutes de Set prévues et nous offrir un super concert de plus d’une heure et demie. Certains ont trouvé que le chant était moins bon qu’à l’époque de Sherpa mais pour ma part j’ai trouvé que Carlos s’en sortait très bien même si son timbre est différent… En tout cas je suis très heureux d’avoir enfin pu voir Baron Rojo en cette 1ère journée du G.A.R.F. qui nous a fait voyager aux 4 coins de l’Europe !

La journée du samedi commence à midi pile avec Froidebise Trio. Autant dire qu’il n’y a pas grand monde à cette heure-ci devant la scène. Dommage car Jean-Pierre Froidebise délivre un Blues-Rock fort sympathique très influencé par Jimi Hendrix. Originaire de Liège, il est connu comme le « loup blanc » sur la scène belge. Visiblement les Liégeois ne se sont pas déplacés en nombre pour soutenir leur compatriote mais peu importe le public présent dont moi a passé un bon moment et c’est ça l’essentiel !

Ma première grosse claque de la journée viendra d’Allemagne et se nomme Epitaph… Plutôt Prog’, parfois Hard et souvent proche du style de Wishbone Ash avec ses harmonies autour de 2 guitares, le groupe de Dortmund mené par l’Anglais Cliff Jackson existe depuis 1969 mais n’a quasiment rien fait au cours des années 80 et 90. Reformé récemment autour de Cliff à la guitare et Bernd Kolbe à la basse et au chant, le quartet va nous offrir des pépites de son répertoire comme « Woman », « Windy City », « Ride The Storm », « Ain’t No Liar », « Crossroads » que ne renierait pas Andy Powell (ou Martin Turner) ou encore le bien Hard « One Of These Days »… Très heureux d’avoir découvert ce groupe méconnu par chez nous et qui mérite franchement le détour !

Ocean a ensuite la lourde responsabilité de représenter la France au G.A.R.F.. Je les avais trouvés plutôt bons au Petit Bain en compagnie de Shakin’ Street mais là je dois dire que je suis resté sur ma faim. Georges Bodossian est toujours une fine gâchette et  Stef Reb a tous les atouts vocaux pour succéder à Belmonte mais j’ai trouvé le set très monolithique voire ennuyeux à la longue… Je dois dire que les morceaux de l’album éponyme de 1981 comme : « Aristo », « A Force De Gueuler » ou « Attention Contrôle » vieillissent mal. Je leur préfère ceux du dernier album en date « C’est la Fin » comme : « La Haine », « Désillusions » ou « Rouge Lézard » qui sonnent beaucoup plus modernes… Pas le meilleur moment de ce samedi assurément même si la version très Bluesy et Groovy de « Qu’on Me Laisse Le Temps » fut plutôt très réussie !

Mon second coup de cœur de la journée viendra d’Angleterre avec les Heavy Metal Kids. Ce groupe de Glam a défrayé la chronique au début des années 70 mais ne subsistent de cette époque que le guitariste Cosmo et le batteur Keith Boyce. Le chanteur Simon Gordon est un jeunot mais il assure bien pour remplacer le regretté Gary Holton même s’il surjoue parfois un peu avec ses attitudes de poseur. En à peine une petite heure, les HMK vont se mettre le public dans la poche à grands coups de « Hangin’ On », « Chelsea Kids », « A Hundred Skeletons » ou encore « Ain’t Nothing But A Houseparty » et « She’s No Angel ». Excellente surprise que ces Heavy Metal Kids nouvelle formule qui ont dynamité le G.A.R.F.

Autre très bonne surprise dans la foulée : Stray ! Seul rescapé de la formation originelle de 1966 (!), Del Bromham en est toujours le guitariste. Le style oscille entre Blues, Prog’, Hard et Psyché. Les Anglais vont revisiter leurs albums des 70’s notamment le légendaire « Suicide » de 1971 avec « Jericho » mais aussi l’album de 1973 « Mudanzas » avec « Pretty Things » et le magnifique « I Believe It ». On aura aussi droit au Hendrixien « After The Storm » de « Saturday Morning Pictures » de 1972 sans oublier le bien Hard « Houdini » (1976) et pour finir un retour au tout premier album « Stray » de 1970 avec le très psyché « All In Your Mind ». Un vrai voyage dans le temps avec ce groupe culte qui réussit 50 ans plus tard à rester fidèle à ses origines et à proposer un concert d’une grande qualité musicale qui restera un grand moment de la journée.

Venant également de la perfide Albion, c’est au tour de Russ Ballard de fouler la scène du Palais des Congrès. J’avais eu l’occasion de sortir un Best Of de Mr Ballard il y a une trentaine d’années chez EMI mais jamais de le voir en concert. Il faut dire qu’on connaît ses œuvres essentiellement via tous ceux qui ont repris ses titres comme Rainbow, Roger Daltrey, Santana, Uriah Heep, Kiss, Ace Frehley, etc. Mais on ignore souvent qu’il a fait partie d’Argent et qu’il a sorti des albums solo depuis 1974. Russ va donc nous proposer un Set mixant ces « casquettes » d’auteur-compositeur et de chanteur-guitariste. On attaque avec un titre relativement méconnu de sa carrière solo, « Rene Didn’t Do It » de l’album « Barnet Dogs » de 1980. Faux départ en vérité puisque la guitare de Russ n’est pas accordée, il nous explique qu’il s’agit d’une six-cordes de location et on lui amène sa guitare habituelle « à trous » qui convient nettement mieux. Il enchaîne avec « Dream On » de « The Fire Still Burns » de 1985 non sans nous avoir rappelé qu’il est important d’aller au bout de ses rêves. Il faut dire que durant tout le concert, Russ sera pour le moins bavard mais toujours avec une forte dimension émotionnelle notamment lorsqu’il nous offrira un poème de sa composition. Un petit « In The Night » de 1984 avant le grand tube d’Argent « Hold Your Head Up », seule chanson du Set qu’il n’a pas écrite comme il nous le rappellera à juste titre… On en arrive maintenant aux titres popularisés par d’autres artistes. Il nous explique qu’il avait écrit « New York Groove » pour un groupe qui n’a pas marqué l’histoire de la musique : Hello. Mais c’est en fait Ace Frehley de Kiss qui en fera un succès et The Sweet en fera une reprise également. Retour à Argent ensuite avec un titre écrit cette fois par Russ, « Liar », superbe chanson reprise par la suite par Three Dog Night, Graham Bonnet et même Rick Medlocke & Blackfoot en 1986 ! Très bonne version du plus gros succès solo de Russ « Voices » avec son solo lancinant avant un titre inattendu chanté à capella car réclamé par un membre du public, « A Woman Like You ». Le très attendu « Since You Been Gone », énorme succès de Rainbow déboule juste après une introduction à la mode écossaise. Dommage que « I Surrender » des mêmes Rainbow soit passé à la trappe tout comme le Medley proposé habituellement par Russ. A la place, on revient à la carrière solo de Russ avec le très FM « I Can’t Hear You No More » de 1984. avant un « God Gave Rock’n’roll To You » d’Argent et dont Kiss avait fait un gros succès. Au final ce fut un grand bonheur de réentendre tous ces morceaux de l’histoire du Rock. Bien sûr certains préféreront les versions « originales », trouveront que Russ n’est pas toujours à l’aise à la guitare et qu’il manque un peu de charisme mais on ne peut que le trouver très attachant et plutôt humble par rapport à cette carrière incroyable d’auteur-compositeur qu’il a eue…

Malheureusement la suite de la journée de samedi ne sera pas à la hauteur des artistes passés plus tôt. Les 2 groupes US à venir ne vont pas faire honneur selon moi à leurs carrières respectives. A commencer par Mother’s Finest ! Il s’agissait de mon 6ème concert du groupe d’Atlanta et je les ai toujours trouvés exceptionnels que ce soit à la Grugahalle d’Essen en 1981 devant 10,000 personnes ou au New Morning en 2015 en petit comité… Baby Jean et le Doc ont toujours réussi à maintenir une bonne dose de Groove et de Funk dans leur Hard/Heavy qui a fait leur succès. Mais à Liège ils nous l’ont jouée à l’américaine avec les potards à fond et sans aucune finesse. Un son insupportable, des morceaux enchaînés et souvent difficilement reconnaissables tant ils étaient massacrés à commencer par les classiques « Can’t Fight The Feeling », « Somebody To Love » ou « Baby Love » qui sont pourtant des petits bijoux d’habitude.


Le remplaçant du regretté Wyzard à la basse n’a aucun sens du Groove et bastonne comme un dingue. Seul Moses Mo reste fidèle à lui-même avec un jeu de guitare subtil mais il est noyé dans la bouillie sonore du reste du groupe. Un désastre !

Quant à Angel qui avait été si bon en 2019, ils sont tombés dans le même travers avec un son épouvantable. Frank Dimino a eu la « bonne idée » de mettre des effets d’écho sur son micro dès le début rendant les vocaux totalement ridicules. On n’entendait absolument pas la guitare de Punky. J’ai tenu 4 morceaux et je suis parti à mon grand regret devant un tel massacre… C’est bien la première fois que je jette l’éponge devant un  groupe du G.A.R.F. mais là ce n’était pas possible autrement !

Après une soirée de samedi bien décevante, retour aux choses sérieuses avec un des groupes belges les plus anciens encore en activité aujourd’hui… Il s’agit de Vacation, un quintet originaire de Charleroi, qui vient nous présenter son nouvel album « Stay Online » sorti l’année dernière. Le groupe a beaucoup changé de Line-Up en 53 ans mais celui présent aujourd’hui fait preuve d’une grande cohésion avec son Hard certes classique mais joué avec conviction et énergie. Encore une bonne façon de lancer la programmation du dimanche qui s’annonce faste et passionnante.

Et la journée commence effectivement sur les chapeaux de roue avec un artiste déjà présent à l’édition de 2019 et que j’avais beaucoup apprécié, Robby Valentine et son groupe éponyme en provenance des Pays-Bas. A l’époque il nous avait proposé un Set exclusivement dédié à Queen et sa voix n’avait rien à envier à celle de Freddie.


Entre temps notre artiste batave a perdu encore plus de ses capacités visuelles à cause de son système immunitaire déficient et du pronostic erroné d’un médecin bien incapable. Et comble de la malchance, Robby est tombé quelques jours avant le G.A.R.F., se blessant à la hanche. Mais il a quand même tenu à remplir son contrat et à venir jouer pour nous, respect ! Il a toujours son Look androgyne et est extrêmement bien entouré notamment par 2 très belles choristes et un groupe d’excellents musiciens.

Le son est parfait et met particulièrement bien en valeur sa voix. Il va revisiter les morceaux les plus emblématiques de sa carrière avec entre autres les Queenesques « Bizarro World » et « The Magic Breeze », le martial « Sons Of America », la ballade qui tue « Over And Over Again », l’hymne « Break The Chains » ou les très A.O.R. « Soldiers Of Light » et « Masters Of Our Minds »… Bref que du très bon pour un Show de très haute tenue. Robby a de nouveau marqué cette édition du G.A.R.F. !

Le niveau restera très haut avec Grand Slam, le groupe fondé par Phil Lynott et Laurence Archer, celui-là même qui a relancé la carrière du groupe en 2016.


On retrouve sur scène Laurence à la guitare, l’excellent et imposant Mike Dyer au chant, le légendaire Rocky Newton à la basse (M.S.G., X-UFO…), Benjy Reid à la batterie et le clavier liégeois Andy Fuller qu’on avait vu la veille avec les Heavy Metal Kids.


Grand Slam va nous jouer l’essentiel de l’album « Hit The Ground », son premier album studio officiel, sorti en 2019, et qui contient des titres de l’époque Phil Lynott comme « 19 », « Crime Rate », « Military Man » ou « Sisters Of Mercy » mais aussi du Line-Up actuel … Grosse complicité entre les musiciens mais c’est surtout Mike qui fait le Show !


Laurence est plus discret mais il délivre des soli qui font mouche à chaque fois. Je n’avais pas encore vu Grand Slam Live et j’ai pris une grosse claque. Je me réjouis de les revoir bientôt au Raismes Fest

Pink Cream 69, venu tout droit d’Allemagne, mais avec un chanteur anglais, David Readman, va lui aussi réussir haut la main son intronisation au G.A.R.F. J’avais vu le groupe de Karlsruhe en 1992 en 1ère partie d’Europe, à l’époque où Andi Deris en était encore le chanteur avant de rejoindre Helloween. Je les ai revus en 1998, à l’Elysée Montmartre en 1ère partie de Bruce Dickinson, avec Readman donc. Plus récemment, en 2018, ils étaient à l’Empreinte avec Pretty Maids et je les avais trouvés vraiment bons. Mais là, à Liège, ils ont franchement « cassé la baraque » même si David nous a avoué avoir quelque peu perdu sa voix lors de son récent Covid… Franchement ça ne s’entendait pas car il a vraiment assuré au chant. Seul membre originel de PC69, le guitariste Alfred Koffler est plutôt discret mais son jeu de guitare est quand même bien présent. On sent une grande complicité entre David et le second guitariste Marco Vriedt même si celui-ci est arrivé au sein du groupe tout récemment ! La Set-List donnera la priorité au dernier album en date « Headstrong » mais le reste de la riche discographie de PC69 ne sera pas occulté. Un très bon concert de Rock mélodique qui marquera les esprits des spectateurs présents…

Ironie du sort c’est au tour de Doogie White de monter sur scène avec Alcatrazz. Il avait semble-t-il failli remplacer Andi Deris au sein de PC69 en 1994 avant d’opter pour le poste de vocaliste chez Rainbow nouvellement reformé par Sir Blackmore à l’époque !


Il faut dire que Doogie s’est fait une spécialité de jouer les remplaçants au sein de multiples groupes cultes. Aujourd’hui avec Alcatrazz dans les chaussures de Graham Bonnet, hier dans M.S.G. ou chez Yngwie Malmsteen. Pas toujours facile à assumer comme rôle mais visiblement cela lui convient plutôt bien. Ne subsiste d’origine chez Alcatrazz que le claviériste Jimmy Waldo et le bassiste Gary Shea.


Les Américains ont fait appel à Joe Stump pour les guitares, une bête de scène très influencée par Ritchie et Yngwie et qui n’hésite pas à les singer pour le plus grand plaisir des aficionados !


Du coup le chanteur écossais n’est pas trop dépaysé et on sent qu’il est souvent admiratif devant le jeu de Joe


Il y aura des classiques d’Alcatrazz ce soir comme : « Too Young To Die, Too Drunk To Live » avec un Joe déchaîné, « Jet To Jet » qui sonne toujours très Rainbow, « God Blessed Video » mais aussi des titres du dernier album en date « V » et du Rainbow bien évidemment : « Wolf To The Moon », « Ariel » et « Too Late For Tears » de la période Doogie en 1995 sans oublier une magnifique version de « The Temple Of The King » en hommage aux disparus comme RJ Dio, Jon Lord, Jimmy Bain, Cozy PowellTrès émouvant ! Même Schenker sera représenté avec « Take Me To The Church » et « Vigilante Man ». On peut dire que le passé de Mr White est très à l’honneur dans cette nouvelle mouture d’Alcatrazz !

Le Hard au féminin déboule maintenant au Palais des Congrès avec les copines de Lemmy : Girlschool. Ce sera mon 12ème concert des Londoniennes depuis 1981 mais je ne m’en lasse pas… Tracey Lamb a repris la basse à Enid et je ne peux m’empêcher de penser à son autre groupe Rock Goddess qui vient tout juste d’annoncer l’arrêt de ses activités… Les filles lancent à Liège leur nouvelle tournée à travers l’Europe avec Alcatrazz et Kim nous expliquera qu’elle doit économiser sa voix afin de pouvoir assurer les 16 autres dates à venir dont le Forum Vauréal début septembre. La belle Jackie est en grande forme, Tracey a l’air très heureuse d’être à nouveau avec ses copines de jeunesse et Denise est égale à elle-même derrière ses fûts. Tous les tubes seront présents, de « Hit And Run » à « Emergency » en passant par « Demolition Boys », « The Hunter » et « C’mon Let’s Go ». Il y aura même 1 titre plus rarement joué par les filles : « Action » et puis l’hommage à leurs copains de Motörhead avec un « Bomber » joué pied au plancher ! Toujours un plaisir de retrouver Girlschool sur scène…

Le festival se terminera en ce dimanche soir par une découverte en ce qui me concerne : Machiavel. Beaucoup ont déjà quitté le festival pour ne pas rentrer trop tard chez eux notamment les non-Belges lorsque ces pionniers de l’ « eurock » montent sur scène vers 21h30 ! Dommage car ils vont rater un des plus beaux concerts de ce G.A.R.F. 2022… Le groupe qui va bientôt fêter ses 50 ans, fondé par le batteur-chanteur Marc Ysaÿe et le bassiste Roland De Greef toujours fidèles au poste, a recruté un nouveau jeune chanteur-guitariste, Kevin Cools, suite au décès de Mario Guccio en 2018. Celui-ci a beaucoup de charisme et une voix totalement en symbiose avec la musique très Prog’ de Machiavel. Le guitariste soliste Christophe Pons et le claviériste Hervé Borbé en sont d’ailleurs les principaux talentueux artisans. J’ai ainsi découvert en Live les plus beaux morceaux de la carrière des Belges avec des merveilles Prog’ comme : « Wisdom », « Rope Dancer » ou « The Fifth Season », le Zeppelinien « Down On My Knees », les Poppy « She’s A Snake » et « After The Crop », le très Reggae « Over The Hill », la sublime nouvelle ballade « Magical Mess » digne de Radiohead sans oublier le tube de Machiavel « Fly » qui a fait danser toute la Belgique dans les 80’s. Le groupe reviendra pour un ultime rappel avec le Hard/Bluesy « Lay Down » et clore ainsi cette édition du G.A.R.F. qui a une nouvelle fois tenu toutes ses promesses !


Merci à Gauthier Henri, Marc Papo Ripper et Jean-Paul Ross