Laura Cox + Kim Melville à Paris La Cigale le 18 mars 2023.
Live Report : Olivier Carle, images : Alex Mitram



Mon 7ème concert de Laura aura donc lieu à La Cigale parisienne à l’occasion de la sortie de son 3ème album « Head Above Water ». De l’eau a coulé sous les ponts depuis que je l’ai découverte sur scène en 2016 en 1ère partie de Band Of Friends à La Batterie Guyancourt… Le départ de François, son bassiste d’origine, remplacé une première fois par une jeune femme puis par Adrien Kah qui officie à la basse aujourd’hui. Mais surtout la séparation récente d’avec l’excellent guitariste Mathieu Albiac (Maintenant chez Koritni) et l’arrivée d’un claviériste à sa place ! Du coup c’est Laura qui officie exclusivement aux guitares et on verra que cela n’est pas sans conséquence sur le son du groupe. Le seul qui ait conservé son poste depuis le début c’est le batteur Antonin Guerin qui le mérite amplement.


La soirée commence avec la jeune guitariste-chanteuse qui monte, Kim Melville. Elle est accompagnée d’un très bon guitariste et d’une section rythmique solide. En seulement quelques morceaux bien Rock ‘n’ Roll, elle va se mettre le public dans la poche avec sa fraîcheur communicative, sa spontanéité non feinte, sa voix plutôt mature et son jeu de guitare bien maîtrisé. Kim en a indiscutablement « sous le pied » et je pense qu’on va en entendre parler dans les mois et les années à venir…

Miss Cox nous a promis un Show-événement avec des invités et on va être servis ! Elle attaque logiquement avec un des Singles de son nouvel album « Wiser » sur lequel on retrouve bien sa marque de fabrique. La première surprise de la soirée c’est qu’elle a élargi son champ d’action avec ses débuts à la Lap Steel Guitar qui lui permet d’aller vers des rives plus Country mais aussi des claviers qui viennent s’ajouter à ceux du « petit » nouveau  et parfois même des percussions histoire d’intensifier la rythmique.


On continue avec le récent opus pour son titre éponyme d’une redoutable efficacité mélodique, futur brûlot de ses concerts assurément. « Bad Luck Blues » nous ramène au second album « Burning Bright » et son ambiance résolument Hard-Rock. C’est là que l’absence d’un second guitariste comme Mathieu se fait cruellement sentir à mon humble avis.


Les claviers c’est bien pour créer une base mélodique mais ça ne remplace pas l’intensité d’une double attaque de guitares… « So Long », second Single de « Head Above Water » voit l’arrivée d’Elin Larsson du groupe Blues Pills. Ceux qui suivent mes écrits connaissent mon aversion pour ce groupe qui pille les 70’s d’une façon plutôt pénible mais je dois avouer que la voix d’Elin en ces circonstances complète agréablement celle de Laura et c’est une franche réussite. Je ne sais pas si ça suffira pour me réconcilier avec le style « Canada Dry » de Blues Pills mais bon c’est un début !


Retour ensuite au tout premier album de Laura « Hard Blues Shot » avec le Southern Rock « Take Me Back Home » qui souffre lui aussi de l’absence de la seconde guitare. « Last Breakdown » et « River » restent un peu dans cette ambiance sudiste et ce n’est pas pour me déplaire. Beaucoup de mélancolie pour ce « Good Ol’ Days » qui permet à Laura de montrer une nouvelle fois l’étendue de ses talents vocaux et guitaristiques. On revient au Hard énergique avec « Fire Fire » et son refrain entêtant repris en chœur par les premiers rangs qui commencent à bouger sérieusement. Seconde invitée de marque pour le Countrysant « Before We Get Burned » : Mary Reynaud. Je connaissais cette artiste au côté de Franck Carducci dans un univers plus Prog’ mais je dois dire qu’elle n’a eu aucune difficulté à intervenir en tant que choriste à de multiples reprises dans le Show de Laura et dans ce duo tout à fait charmant. Ce sont maintenant les deux acolytes de The Last Internationale qui rejoignent Laura sur scène pour une reprise de leur répertoire « Soul On Fire ». Voilà encore un groupe qui m’avait laissé un très mauvais souvenir en 1ère partie de Kiss à Bercy l’an passé. J’avais trouvé alors la chanteuse totalement insupportable avec ses poses pseudo Rock ‘n’ Roll d’un autre siècle et ses hurlements insignifiants même si le guitariste semblait talentueux. Comme pour Elin Larsson j’ai trouvé leur prestation avec Laura d’une bien meilleure qualité que ce que j’avais péniblement enduré à Bercy. Comme quoi il suffit parfois de peu de chose pour vous « réconcilier » avec des groupes honnis ! Question de contexte sans doute. On revient ensuite aux valeurs sûres du répertoire de Miss Cox avec le très attendu « Hard Blues Shot » qui déménage toujours autant. Le bien Hard « Freaking Out Loud » voit la venue d’un second guitariste en la personne de Waxx et on regrette une nouvelle fois le choix de Laura de s’occuper seule de la six-cordes à l’avenir car qu’est-ce que ça sonne bien à 2 guitares ! On continue dans les classiques avec « Too Nice For Rock ‘n’ Roll » qui remet les pendules à l’heure. Nouvel extrait du dernier opus avec « Set Me Free » qui pourrait bien devenir un incontournable des futures prestations scéniques tout comme l’est devenu avec le temps « If You Wanna Get Loud (Come To The Show) » qui arrive maintenant… Pour le rappel on aura droit à un tout récent « One Big Mess » qui part sur les chapeaux de roue et rappelle un peu Girlschool… Le final verra le retour de tous les invités de la soirée pour un « Rockin’ In The Free World » de Neil Young tout à fait réussi qui clôture ce concert de la meilleure des façons.

Retour gagnant de Laura Cox à Paris pour son troisième opus. On peut juste espérer qu’elle réfléchisse au fait de réintégrer un second guitariste dans son Gang afin de retrouver une vraie énergie scénique qui risque de manquer à l’avenir…

Merci à Kriss