Steve Hackett, La Seine Musicale, le 19 avril 2023.
Live Report & images : Olivier Carle



Après les adieux de Genesis il y a 1 an et le Tribute Band The Musical Box il y a peu, me voici replongé dans la carrière de l’un des plus grands groupes de Prog’ avec la venue de Steve Hackett à La Seine Musicale. Celui-ci est connu pour avoir joué avec le groupe anglais durant la première partie des années 70 avant de partir en solo au moment de l’avènement du Punk en 77… Le concert de ce soir est l’occasion pour lui de revisiter avec son groupe le célèbre album « Foxtrot » 50 ans plus tard ainsi que des titres marquants de sa carrière solo.


Le Set commence à 20 heures précise et durera environ 2 heures et demie avec un entracte entre la partie « solo » et la partie « Genesis ». On commence par un extrait du tout premier album de Steve, « Voyage Of The Acolyte », celui pour lequel il faisait toujours partie de Genesis (1975) : « Ace Of Wands ». A l’époque il avait bénéficié de l’apport de Mike Rutherford et Phil Collins et on y retrouve les influences Prog’ des Anglais. On fait ensuite un bond de 46 ans en avant avec le tout récent et très Pop « The Devil’s Cathedral » introduit par l’orgue très religieux de l’excellent Roger King et chanté à merveille par le toujours brillant Nad Sylvan. On continue avec le titre éponyme de l’album de 1979 « Spectral Mornings » et son ambiance très mélancolique, pur bijou des années Prog’ magnifié par la guitare aérienne de Mr Hackett. On reste ensuite sur le même album mais avec le plus enjoué « Every Day » que ne renierait pas le Marillion des débuts. Retour en 1975 avec le Crimsonien « A Tower Struck Down » et le remarquable travail du bassiste Jonas Reingold sur ce morceau typique des années Art Rock de Steve. Petit détour par les années 80 avec « Camino Royale » de l’album « Highly Strung » et son ambiance très Pop à la Mike & The Mechanics… La pièce maîtresse de cette première partie de concert sera le fabuleux « Shadow Of The Hierophant » et sa montée en puissance finale toujours très impressionnante avec la guitare magique de Steve, la batterie déchaînée de Craig Blundell, les claviers menaçants de Roger et les cuivres débridés de Rob TownsendPhénoménal !


En seconde partie, le sextet va donc nous proposer l’intégralité de « Foxtrot » dans l’ordre originel de l’album de 1972. On commence logiquement par le légendaire « Watcher Of The Skies » et son intro bien connue aux claviers avant la prise de relais de la batterie toute en finesse puis de la basse et enfin des claviers virevoltants et du riff de guitare qui déclenche les applaudissements du public. Nad se saisit ensuite de sa longue vue pour donner un côté théâtral en hommage à Peter Gabriel avant de déployer ses capacités vocales si proches du chanteur originel. Ce morceau reste pour moi la quintessence des premières années de Genesis et la version donnée ce soir est très proche de l’originale pour notre plus grand plaisir. On continue avec le plus doux « Time Table » qui permet à Nad de monter l’étendue de son talent. « Get ‘Em Out By Friday » est aussi un grand moment de Rock Progressif avec la flûte de Rob et cette ambiance à mi-chemin entre Pink Floyd et Jethro Tull… Même constat pour « Can-Utility And The Coastliners » qui nous rappelle combien Genesis savait composer des morceaux imparables. Petit problème technique au début de « Horizons » car la guitare acoustique de Steve reste muette alors qu’au Soundcheck tout fonctionnait normalement semble-t-il. Du coup il est obligé de le jouer à l’électrique et ça le fait ! On en vient à la pièce de résistance finale de « Foxtrot » avec le cultissime « Supper’s Ready » qui bénéficiera d’une version totalement réussie d’une trentaine de minutes. L’assistance se lèvera d’un seul homme à la fin du morceau pour acclamer Steve et ses acolytes.


Ils reviendront ensuite pour 2 ultimes reprises de Genesis. Tout d’abord le très apprécié « Firth Of Fifth » de l’album de 1973 « Selling England By The Pound ». Gros succès assuré avant un « Los Endos », lui aussi très attendu et introduit par un solo de batterie dantesque de Craig.


Ce morceau est issu du premier album de Genesis après le départ de Peter Gab’ en 1975, « A Trick Of The Tail », celui qui fait partie de mes préférés des Britanniques. Ce titre magistral clôt de la plus belle des façons ce Show exceptionnel de Steve et son groupe… C’est la première fois que je voyais ce guitariste en concert et j’y retournerai bien volontiers dès qu’il reviendra dans l’hexagone !

Merci à Maël A. et à Pascal L….