Europe, Paris Salle Pleyel, le 14 octobre 2023.
Live Report : Olivier Carle, images : François Capdeville


Pour fêter les 40 ans de son premier album, Europe s’est lancé dans une tournée automnale d’une vingtaine de dates dont Paris en ce samedi 14 octobre. Quelques jours après Magma je me retrouve donc de nouveau dans cette belle Salle Pleyel qui affiche Sold-Out. Europe va nous faire la totale puisqu’on annonce 2 heures et demie de Show et une Setlist de folie qui revisite leur déjà longue carrière d’où l’intitulé « Time Capsule Tour »

Ce sera mon 8ème concert du groupe depuis leur premier et légendaire passage au Zénith en 1987, avec Kee Marcello à l’époque… On retrouve avec plaisir le toujours sémillant Joey Tempest derrière le micro, le talentueux John Norum aux guitares, le claviériste Mic Michaeli et la section rythmique composée du relativement discret John Levén à la basse et du redoutable Ian Haugland à la batterie. Il est à noter que ces 5 musiciens sont tous là depuis le début des années 80 même si John N. est parti quelques années du groupe pour laisser sa place à Kee et sans oublier que le combo a connu une longue traversée du désert pendant les années 90… Joey ne manquera d’ailleurs pas de rappeler au cours de la soirée qu’ils se connaissent tous depuis l’adolescence et qu’ils demeurent tous les 5 soudés comme les doigts de la main.

C’est par une courte vidéo rétrospective projetée sur un écran d’avant-scène que débute le Show. On y découvre les débuts des Suédois en 1979, à Upplands Väsby, du temps où ils s’appelaient encore Force et où Joey s’occupait aussi des claviers. Le noyau de la formation était déjà composé de la paire Tempest/Norum. Viendront ensuite John Levén en remplacement de Peter Olsson, Ian qui prendra la suite de Tony Reno derrière les fûts et Mic qui s’occupera des claviers pour que Joey puisse assumer totalement son rôle de Leader vocaliste sur scène.

L’apparition des 5 musiciens est très spectaculaire avec le rideau-écran qui tombe et une débauche de lumière et de son qui envahit Pleyel. Joey paraît en grande forme et se lance dans un « On Broken Wings » que le groupe n’avait plus joué Live depuis 1987 et qui était la face B du Single « The Final Countdown » à l’époque. On enchaîne avec le très bon « Seven Doors Hotel » issu de leur tout premier album éponyme dont on fête ce soir les 40 ans. Gros succès assuré ensuite avec le Hit « Rock The Night » repris en chœur par le public. La machine Europe tourne déjà à plein régime, tout le monde est debout et le restera tout au long de la soirée. Atmosphère plus sombre pour « Start From The Dark » qui marquait le retour du groupe en 2004 après leur longue pause musicale. Étant personnellement très grand fan de la période récente d’Europe, je me réjouis de voir débouler ce « Walk The Earth » du dernier album studio de 2017 qui rappelle les grandes heures de Rainbow. Un peu moins convaincu par le nouveau Single « Hold Your Head Up » même si son riff de guitare est particulièrement efficace. Moment émotion avec le très apprécié « Dreamer » de 1984 qui rappelle qu’à l’instar de Scorpions ou Whitesnake, Europe a toujours su produire de très belles ballades. Retour à une ambiance plus Heavy avec le fabuleux « War Of Kings » qui n’est pas loin d’être mon morceau favori des Scandinaves. On reste en 2015 avec l’excellent instrumental « Vasastan » qui rappelle le regretté Gary Moore et qui permet à John Norum de venir au devant de la scène pour le plus grand plaisir des aficionados. C’est au tour de Mic de faire son interlude « Cocktail Party » avant de se lancer dans le très accrocheur « Girl From Lebanon » pour lequel les claviers et la guitare s’entremêlent de la plus belle des façons. Mais c’est l’heure du « Slow qui tue » avec le toujours attendu « Carrie » que la partie féminine du public semble apprécier tout particulièrement. Cette première partie du concert se termine avec « Stormwind » de 1984, que Rainbow ne renierait pas non plus, avant que Ian nous annonce un entracte d’une vingtaine de minutes bien appréciée par la frange la plus âgée de l’assistance…

Nouvelle vidéo en début de seconde partie pour continuer la Story des Suédois avant un très Heavy « Always The Pretenders » du méconnu « Secret Society » de 2006, album qui mérite d’ailleurs d’être redécouvert car il contient quelques pépites. Retour ensuite à 1986 avec un « Ninja » selon moi assez anecdotique. Les choses sérieuses reprennent avec le somptueux « Prisoners In Paradise » de l’album du même nom de 1991 qui marquait la fin d’une époque pour Europe avec l’avènement du Grunge.

Premier détour par l’album « Out Of This World » de 1988 avec le bienvenu « Sign Of The Times » avant une magnifique reprise du « Space Oddity » de Bowie qui permet à Joey et John de se retrouver aux guitares acoustiques et de livrer quelques souvenirs de leurs débuts, un moment très émouvant ! Petit hommage au grand Zeppelin ensuite avec le majesteux « Last Look At Eden » de 2009 qui fait toujours forte impression. « Open Your Heart », petite perle de Hard FM de 1988, s’enchaîne au plus dispensable « Memories » de 1983 qui sonne très N.W.O.B.H.M. et surtout terriblement daté. Heureusement « More Than Meets The Eye » de 1988 vient remettre les pendules à l’heure avec son ambiance très scandinave qui rappelle les grands Pretty Maids ou 220 Volt. On aura droit au solo de batterie toujours basé sur le « Guillaume Tell » de Rossini et que Ian suit à la lettre à grands coups de toms et de cymbales. L’album « Out Of This World » sera de nouveau très à l’honneur avec tout d’abord le dynamique et entraînant « Ready Or Not » puis le très attendu « Superstitious » qui fait partie lui de mon Top 5 d’Europe. On pourrait aisément se passer de la traditionnelle digression vers le « No Woman, No Cry » de Marley qui intervient inévitablement au cours du morceau mais on ne va pas bouder notre plaisir…

Les Suédois disparaissent ensuite quelques instants avant de revenir four un final prévisible mais néanmoins jouissif composé du très attendu « Cherokee » et de l’hymne intemporel qui a fait leur succès « The Final Countdown » repris là encore par une grande partie du public qui attendait ce morceau comme le Messie !

Au final, ce concert d’Europe à Pleyel restera comme un des meilleurs concerts de 2023. On sait qu’on ne va jamais être déçu avec eux mais je dois dire que là, 40 ans après, ils sont toujours au Top à tout point de vue, que ce soit sur album ou sur scène…

Merci infiniment pour les images à François Capdeville


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