Patrick Fiori @ La Seine Musicale
Boulogne Billancourt, le 4 mai 2024.
Live Report & images Live de : Carlos Sancho


Patrick Fiori, c’est encore et toujours une histoire de cœur qui au fil des titres se teinte des couleurs de la vie. L’écouter, c’est l’aimer, et moi, j’étais là à l’écouter avec mes yeux, mon cœur et mon âme… Si, la dernière fois où nous avons parlé de lui dans Tv Rock Live, c’était lors de son dernier passage à l’Olympia, en 2018. Cette fois, en 2024, pour clore sa tournée dans la Capitale, c’est dans une salle à la mesure de son talent qu’il se produisit, la prestigieuse Seine Musicale. Ce samedi soir-là, à Boulogne Billancourt, dans cette superbe salle à l’architecture rappelant un vaisseau spatial, la soirée fut magique, surprenante. Un spectacle étonnant de près de 2h3O nous a été offert dans une salle qui, comme d’habitude avec Patrick Fiori, fut comble. Ce chanteur marseillais, en mettant toute son âme dans ses Shows, électrise et conquiert un public en parfaite harmonie avec cet interprète de talent à la voix magique et au cœur pur. C’est bien là, la recette du succès de l’ex interprète de Phoebus.


Il ne fallait surtout pas arriver en retard pour ne pas manquer une première partie tout à fait hallucinante. Nous allions assister à un projet des plus ambitieux, à la hauteur de ce qu’a toujours proposé Patrick Fiori. Imaginez… Frank Castellano, Chef de Chœur professionnel investit seul la sublime scène de la Seine Musicale afin de relever le pari fou : faire chanter toute la salle à l’unisson, d’utiliser cette foule, comme la plus grande chorale de France. Bref, d’en faire le Chœur de Paris, avec plus de 5000 voix réunies… Incroyablement culotté, pense-t-on au départ ! On l’attend même au tournant… On demande à voir ! Pour ma part, j’étais plus que perplexe, l’exercice me semblait impossible.


Franck commença par séparer la salle en trois : les ténors, les alti, et les soprane ! Après plusieurs minutes, le résultat s’avéra édifiant. Alors que bon nombre de spectateurs, comme moi, chantent habituellement comme des casseroles, ce qu’il réalisa se releva du sublime. J’en reste encore bouche bée ! La foule chanta effectivement à l’unisson, enfin presque… Les cœurs à l’unisson c’est sur, et les plus réfractaires, comme moi, ne pouvions que nous incliner devant une telle performance… Chapeau bas Monsieur Castellano ! Merci pour votre énergie et votre chaleureux partage…


Après une petite pause pour aller se sustenter au bar, ce fut au tour de l’idole de venir se produire devant son public. Pour le début de son Show, Patrick, se permit un clin d’œil très amusant en nous invitant à une reconstitution d’un Casting de ses débuts. Le casteur rassura le jeune premier en lui affirmant avec sa toute nouvelle chanson que « Le chant est libre ». Une bien belle manière d’introduire son nouveau spectacle avec un nouvel album.


Le deuxième titre « Peut-être, que peut-être », fut le tube qui enflamma dès le départ une salle déjà bouillante. Il exhorta la foule à crier avec lui un alléluia qui donna le ton de la première connexion entre le chanteur et son public. C’est aussi sur cette chanson qu’il taquina son auditoire en comparant la ferveur du public Lyonnais avec celle du public Parisien. Jeu habituel auquel se donne tous les artistes et qui fonctionne toujours autant. Ah la rivalité entre les villes…


Au cours de cette grande soirée, Patrick, tellement heureux en constatant une communion si parfaite entre son public parisien et lui nous révéla qu’il allait ajouter une bonne vingtaine de dates supplémentaires pour l’année prochaine. Après avoir demandé à son équipe technique d’allumer la salle, afin de nous souhaiter la bienvenue et à nous exhorter à nous lever pour la chanson suivante, Patrick remercia plus que chaleureusement ses fans pour leur fidélité. Bien conscient des difficultés en la matière pour le suivre depuis plus de trente ans sur toutes les routes de France et à tous les gros sacrifices financiers en trajets, hôtels, places de spectacles, restaurants, … Que cela impliquait !

Pour sa troisième chanson, avec son humour de Corse/Marseillais qu’on lui connaît, l’artiste s’amusa à nous expliquer que ses débuts dans la capitale ne furent pas si faciles… Cependant et durant toutes ces années, le marseillais a constaté que, malgré tout, à chaque instant de sa vie de chanteur, et plus spécialement dans les salles de spectacles, il a toujours trouvé, et même à Paris… ! « Les gens qu’on aime ». Quand démarra cette troisième chanson, le cœur des fans fut submergé par tellement d’émotions, qu’elles allaient apporter leur lot de larmes, de bonheur et le public reprit avec joie les superbes paroles du refrain écrites par Jean-Jacques Goldman.


Patrick, avec son hypersensibilité, se confia sur la création du titre suivant, « Une autre danse ». Cette chanson plongea le public dans un silence de recueillement absolu afin d’écouter l’histoire de cet homme qui, pétri de douleur à la suite de l’assassinat de son épouse, eut le courage d’effectuer une dernière danse sur le parvis de l’église, afin d’honorer sa conjointe avec laquelle il adorait danser. Cette émotion, Patrick, a voulu la chanter et la partager avec son public. Il ne feint jamais ses émotions, encore moins dans de telles circonstances. Le chanteur se confie en toute humilité, sur ceux que lui-même a vu partir et qui resteront à jamais gravés dans son cœur. En parlant dans ses chansons des disparus, c’est sa façon de continuer à maintenir pour l’éternité ce lien indéfectible qu’il a avec eux. Une affection qui se traduit pour lui à travers des sourires douloureux, mais toujours délicieux, lorsque l’on pense, dit-il, à ceux qu’on aime…


Après la gravité des minutes précédentes, et pour détendre l’atmosphère, l’ex Phoebus chercha à mettre un peu de légèreté avec une chanson parlant de son père qui lui répétait sans cesse que pour vivre à Paris, il fallait aimer la pluie… Ce qui amusa le public parisien. Après cette boutade sur la météo, plus amusant encore, Patrick confia nous avoir espionnés avant le lever du rideau et avoir été ravi de constater que, contrairement à lui, son public n’avait pas changé. En effet, avec son côté taquin, il nous révéla que le confinement avait eu un effet pervers sur lui en lui faisant prendre quelques kilos, mais qu’il ne se sentait pas gros, mais simplement rassurant et rempli d’amour… Cela nous parle ! … C’est donc avec le titre suivant « Qu’est-ce qu’on était beau » qu’il trouva une superbe transition et que le tour de chant se poursuivit dans une ambiance plus légère, donnant un souffle nouveau qui nous embarqua avec brio vers de nombreuses nouvelles émotions plus positives. Parti comme une fusée, en plein milieu de ce titre, Patrick s’arrêta pour exhorter tout son public à se lever et à frapper dans les mains. Il enchaîna avec une nouvelle chanson, « Hier, aujourd’hui, demain ». Une bien belle émotion que son pianiste et lui nous livrèrent comme pour nous préparer à la suite.

C’est avec un autre texte sublime « Quatre mots sur un piano » que, sans transition, le récital se poursuivit. Avec ce succès qu’il chanta en duo avec Goldman, on se demanda très naturellement, si Jean Jacques allait venir rejoindre ou non son ami… Si Jean Jacques, l’incontestable, faiseur de tube, ne se présentait pas, qui allait prendre le relais pour interpréter les quelques lignes qu’il chantait sur le disque ? Cette tâche incomba finalement à Manu Rodier, l’émérite guitariste du groupe qui nous cachait une très belle voix. Merci pour cette belle découverte.

En préambule de la chanson suivante, Patrick expliqua que, pour lui, sa carrière ne démarra pas comme il l’avait prévu sur les marches de l’Opéra de Marseille. C’est en traçant sa route qu’il eut la chance de rencontrer depuis ses débuts ses nouveaux amis, ses fans, sa seconde famille, et ce dans tous les endroits sublimes et improbables qu’il traversa professionnellement. Il nous confia qu’à chaque fois qu’il montait sur une scène, aussi petite soit-elle, il ressentait systématiquement cette même impression que « Tout commence aujourd’hui ». Et voilà que les musiciens nous envoient l’entraînant Beat de ce nouveau titre qui nous fit bouger avec passion. Là encore, Patrick exhorta son public à se lever et à chanter plus fort afin de marier leurs voix à la sienne. Il poussa même la foule, à la fin de cette chanson, à l’interpréter à cappella à l’aide de « LALALA » dans une communion intense de cœurs bouillants.


Vint alors le temps d’un Flashback avec le retour du directeur de Casting. Ce dernier voulait l’entendre sur des mélodies plus classiques afin de se faire une idée plus précise des qualités artistiques et vocales de Patrick Fiori. C’est alors que ce dernier s’embarqua, devant la présence imaginaire de Richard Cocciante, sur une piste attendue avec impatience. Avec son côté facétieux, Patrick voulut nous interpréter une nouvelle chanson qu’il qualifia d’inédite et qu’il désirait ajouter à son prochain opus. Il surprit toute la salle quand il démarra « Je l’aime à mourir » de Francis Cabrel. La salle rit à gorge déployée. C’est son plus ancien acolyte, Patrick Hampartzoumian, son batteur à ses côtés depuis près de trente ans et devenu depuis chef d’orchestre, qui lui rappela avec drôlerie que ce titre était déjà un succès. Nous rîmes ! Le chanteur s’excusa platement et décida de se lancer dans une deuxième tentative d’une balade inédite.


Ce fut le moment de découvrir quelques mesures du « Temps des Cathédrales »… Que la salle reprit en chœur ! Les fans, là encore, explosèrent de rire. L’interprète comprit alors que cette chanson s’avérait, finalement elle aussi, être un énorme succès. Ensuite, Karim Medjebeur, le pianiste, l’aiguilla habillement avec son accordéon pour le lancer sur un troisième essai.


Le bon murmurait-on, espérait-on… ! Ce fut ensuite au tour de « Belle » d’enflammer le cœur des plus anciens fans du chanteur. Ces derniers reprirent ce succès avec bonheur. Au final, il nous a offert que d’anciens tubes… Quel taquin ce Patrick… ! Il est vrai que l’auto-dérision s’avère l’apanage des grands hommes…

Puis, « Où je vis », fit son apparition. Une guitare, des mains qui s’unissent, et une voix délicate pour enrober le tout. Voilà une chanson qui s’imposa dans ce vaisseau spatial avec une réelle efficacité. Alors que nous en étions à peine à la moitié du spectacle, la Setlist se révélait déjà parfaite pour ce voyage émotionnel des plus séduisants. Patrick voulu nous exprimer à quel point sa région était importante pour lui. La fierté de ses origines, ses racines et plus précisément le lieu où il est né, ne le quitte jamais. Et il a bien raison. C’est assurément pour cela que cet artiste reste toujours aussi authentique et droit dans ses bottes après plus de trois décennies de carrière.


Patrick voulut tellement écrire sur sa région, mais en vain. Du coup, il fit appel à un de ses amis. Un autre membre du clan de Jean Jacques. Cette fois, c’est au tour de Jacques Vénéruso de lui concocter un nouveau bijou, « Marseille ». N’étant pas le seul marseillais dans l’équipe, pour le deuxième couplet, Patrick Fiori laissa naturellement sa place à un autre Patrick, son batteur (grand adorateur des délices Haribo). Le musicien chanta les parties que Jacques Veneruso interprétait sur le disque, comme sur le clip. Pendant cette chanson, Fiori voulut rassembler les chœurs de tous les cœurs qui battaient à l’unisson au sein de la Seine Musicale. Le chanteur expliqua qu’il se sentait aussi bien chez lui à Paris, qu’à Marseille, et qu’à Ajaccio. C’est tout naturellement que d’une région à un pays, il n’y a qu’un pas qu’il franchit avec aisance. Il devint alors normal pour le Marseillais d’enchaîner avec la sublime chanson, « Mon pays ». Une bien belle manière de saluer une terre qui le consacre depuis si longtemps et partout où ses fans le suivent inconditionnellement.


Dans la série des gestes bienveillants de Patrick, il arriva au cours de ce spectacle un moment où le chanteur alla rendre un vibrant hommage à un nouvel ami pour lequel il ne tarit pas d’éloges. Afin de maintenir un peu le suspense, le chanteur se lança dans une petite histoire d’introduction fictive, bien entendu. Il situa la rencontre avec le jeune talent au cours d’une audition imaginaire dans l’après-midi du 4 mai 2024. Durant cet examen, Patrick remarqua que le candidat était venu sans guitare et qu’un musicien sur place lui en a prêté une. Après la prestation remarquée du postulant, Patrick nous expliqua qu’il avait tellement craqué qu’il décida à son tour de lui prêter, dès le soir même, une guitare et de l’inviter à le rejoindre pendant son tour de chant à la Seine Musicale. C’est alors que l’impétrant arriva sur scène et que Patrick Fiori nous présenta Ycare. Un accueil chaleureux, et une certaine bienveillance, et plein de curiosité lui furent réservés. Les deux chanteurs se taquinèrent à loisir. Une succession de petits clins d’œil humoristiques entre les deux amena les fans à très vite découvrir la complicité entre ces deux amuseurs publics. Les blagues fusèrent avec bonheur entre eux. Nous assistions en direct à un duo à la Éric et Ramzy… Mais, malgré ces moments forts agréables, Patrick lui rappela qu’il était quand même temps pour Ycare de se lancer devant ce public attentif. Il lui céda sa place avec classe. Une délicate manière, offerte à Ycare, de nous faire découvrir deux chansons du petit protégé de la soirée. Le premier titre, « Animaux fragiles ». Patrick, ravit, l’incita à interpréter, « Eau de Javel », composé pendant le confinement, comme une chanson défouloir. Ycare nous en raconta la genèse, toujours avec un bel humour qui semble le caractériser. Pendant l’interprétation de cette seconde chanson, qui remporta un succès plus que notable et avait tout d’un futur Hit, le public l’accompagna d’une voix chaleureuse. Pendant ce temps, Patrick, toujours aussi espiègle, vint derrière lui pour le taquiner à nouveau. Les fans oscillaient entre écoute active et rires enthousiastes.

Entre les deux compères, les plaisanteries sans filtre possédaient le Feeling et la connivence qui démontrent une véritable amitié et un respect artistique évident pour cette nouvelle Star en devenir. Patrick nous confia qu’à d’Ycare, il recense dans ces chansons une kyrielle de Punchlines qu’il trouve toujours aussi succulente. De purs joyaux qui, selon lui, méritent d’être archis diffusés. C’est une des raisons qui poussa la Star de Notre Dame de Paris à nous le présenter comme le digne successeur de Jean Jacques Goldman.


Attention, la comparaison, c’est du lourd. Il ne faut pas se tromper ! Patrick croit véritablement en Ycare, à travers toutes les similitudes qui existent entre son protégé et Jean Jacques : son humilité, son audace, sa manière de travailler, sa détermination, l’amour qu’il porte aux artistes pour leur écrire des chansons qui nous ressemblent et qui restent dans nos cœurs, mais aussi pour sa facilité à trouver les mots justes afin de souligner l’émotion au plus près. Ycare s’avère incontestablement pour Patrick faire partie de la relève que la chanson française attendait. Avec une telle comparaison, bonjour la pression sur le dos du nouveau venu, avec déjà trois albums à son actif. Le fardeau n’est-il pas quand même un peu trop lourd pour cet artiste si sensible ? Il a certes du talent, mais le comparer à Goldman…, c’est quelque peu risqué, non ? Comme Patrick ne sait pas faire dans la demi-mesure, lorsqu’il défend un artiste auquel il croit, le marseillais apporte, selon lui, des éléments indiscutables et vérifiables. Il nous raconta qu’il n’a été que chez trois auteurs avec lesquels il a travaillé, Jean Jacques, Calo qui n’aime pas le saucisson, et Ycare qui adore le poulet et les graines… Là encore, la salle se mit à rire face à cette mise en bouche. Avec cette anecdote croustillante, Patrick admet que c’est chez Ycare qu’il a ressenti l’alchimie et qui lui a fait prendre conscience que le petit protégé a tout pour être le prochain Goldman… Après cette amusante note culinaire des auteurs à la mode, Patrick voulu offrir un nouveau cadeau à son acolyte. Le marseillais nous expliqua, comme la chanson suivante, traitant des blessures que l’on porte depuis notre enfance, qu’elle possédait une forte intensité telle. Il tenait absolument à interpréter les mots et les Punchlines avec son auteur, Ycare.

Arriva alors ce titre sublime, « Les blessures de son âge », un des six textes écrits par Ycare sur le nouvel opus de Patrick Fiori. Ce soir-là, sur la scène de la Seine Musicale, à l’aide d’une simple guitare voix, Ycare et Patrick plongèrent la salle dans une émotion délicieuse.

C’est ensuite que Patrick décida de rendre un vibrant hommage à ses techniciens. Un tonnerre d’applaudissements du public leur fut dédié. Ce soir-là fut une soirée spéciale. Patrick décida de mettre en lumière toutes les personnes qu’il aime, respecte et qui l’aident à nous offrir un spectacle de qualité. Les techniciens de plateau arrivèrent sur scène un à un. Patrick les présenta avec respect et dignité, une attitude peu utilisée dans ce dur métier qu’est le Showbiz. Pendant ce moment d’hommage, nous entendîmes le piano qui, en sourdine, jouait la chanson suivante, « Je sais où aller ». La foule enthousiaste, cria et applaudit la musique qu’elle reconnaissait en fond sonore. La salle se trouva portée par ce moment vibrant. Les techniciens eurent également ce qu’ils méritaient, une bien belle ovation et une reconnaissance méritée. N’oublions jamais que sans eux, il n’y aurait pas de concert… Avec cet ancien titre, « Je sais où aller », les fans se trouvèrent une nouvelle fois à l’unisson avec la Star marseillaise. En voyant son public aussi heureux, Patrick se trouvait aux anges. Il nous expliqua que ce type de vibration constituait depuis toujours sa seule récompense. Pour lui, il n’y a pas de plus grande félicité que de regarder ses fans prendre du plaisir et voir leurs yeux briller de bonheur pendant ses concerts.

Sans transition arriva « Un homme encore », un titre rythmé qui maintint son public dans cette énergie positive. Une détermination que Patrick contribue à toujours mettre dans son tour de chant. Depuis ses débuts, l’artiste entraîne tout sur son passage. Le chanteur emporte allègrement ses fans dans une exceptionnelle virée émotionnelle. Chaque soir, le marseillais propulse la foule partout en France vers des soirées inoubliables. Comme ce soir du 4 mai 2024, lorsqu’il interprète, « Un homme encore », ou lorsqu’il enquille les chansons suivantes. Patrick rafle tout sur son passage. L’artiste agit tel un métronome qui donne la cadence parfaite à chacun de ses concerts. Ce soir-là, toujours sans transition, Patrick proposa, après un titre rythmé, un autre plus calme, « J’y vais ». Impeccable dosage. Le chanteur prend soin d’alterner les tempos afin de laisser le temps à ses fans de récupérer. Le seul finalement à ne pas récupérer c’est lui. Sur scène, ce dernier ne se repose jamais, il s’abandonne toujours à 1000%. Il ne boude pas son plaisir en s’abandonnant ainsi à son public. Sa reconnaissance envers lui n’a jamais été feinte, ni restreinte, ni limités. C’est là tout le secret de cette alchimie si sensorielle et vraie entre ses fans et lui.

La générosité du chanteur n’étant plus à prouver, il s’avère incontestable que Patrick est né avec le partage absolu dans son ADN. Ce soir-là, nous eûmes droit à une nouvelle pastille acidulée. Après avoir laissé un peu plus tôt la scène à Ycare, Patrick la laissa désormais à ces trois musiciens du soir (Manu Rodier, à la guitare ; Karim Medjebeur, aux claviers ; et Patrick, à la batterie) qui lui composèrent cet instrumental répondant au doux nom de « Lumière ». Cet interlude musical, non sans rappeler une musique très inspirée de la guitare aérienne de David Gilmour, Leader de Pink Floyd, du Look de Manu très proche de The Edge, et guitariste non moins célèbre de U2, fit mouche. La suite d’accords délicieux interprétée avec le talent et la dextérité du groupe fit de cet intermède, une tuerie absolue. Jolie initiative… Mais au-delà de la beauté de cette parenthèse musicale, il y avait néanmoins un sens caché que nous n’allions pas tarder à découvrir… A son retour sur scène, Patrick nous expliqua que cet instrumental vit le jour pendant la tournée des cathédrales et des églises. Il lui permettait, lui qui se définit comme un temple de la transpiration, de pouvoir ainsi s’éclipser discrètement pour changer de tenue afin d’assurer la fin de son concert. Bref, d’être plus présentable. Il faut savoir joindre l’utile à l’agréable… N’est-ce pas ?

Vint alors un moment extraordinaire de détente avec une jolie escapade « Corsica », superbe hymne de Petru Guelfucci. Ce grand moment fut précédé d’un petit clin d’œil amusé en compagnie du générique de La croisière s’amuse, une bien belle manière d’illustrer la prochaine destination musicale du soir. Patrick n’en loupe jamais une pour nous amuser… Pour accompagner cette petite musique célèbre, l’artiste nous raconta une histoire qu’il évoqua, là encore, avec son éternelle facétie. Patrick nous expliqua que dans ses rêves, il pensait souvent aux nombreux touristes qui passent leurs vacances en Corse et qui s’y rendent avec Corsica Ferry. Il admet en souriant que cette vague de vacanciers va rendre les corses encore plus heureux. Avec son sourire légendaire, il s’amuse même en nous imaginant nous diriger, dès notre arrivée, vers les superbes plages, pour nous jeter rapidement sous les ardents rayons du soleil. Ensuite, foncer tout aussi illico dans les pharmacies les plus proches afin d’y acheter de la Biafine… Probablement qu’une partie de la salle s’est reconnue, aux rires qui éclatèrent, cela semblait plus que probable ! La description de son rêve fut brutalement interrompue par l’arrivée -prévue- de Franck Castellano, le chef de chœur. Il vint pour chanter « Corsica » en duo. Un moment, je dois bien avouer, tant attendu par les fans. La communauté corse présente à Paris avait dû se donner rendez-vous à Boulogne Billancourt… Bref, ce titre restera un hymne et une merveille du genre. Quelle sublime offrande !

Mais, le clou de la soirée arriva quand, Franck Castellano, toujours lui, fit mine de repartir, et revint pour expliquer à son ami Patrick qu’à son tour, il avait une superbe surprise à lui offrir. C’était le grand moment pour les choristes amateurs de La Seine Musicale ! Comme pour les autres artistes passés sur cette scène, ce fut, avec un certain humour que Franck lui révéla l’impensable. Pendant de longues semaines, il expliqua qu’il nous fit répéter activement des parties vocales de la chanson suivante « Terra Corsa ». Franck lâcha que, pour cette soirée parisienne, le chef de cœur désirait mettre le public à l’honneur, et en profiter pour démontrer son talent de chef de chorale avec sa « Le Chœur de Paris », cette chorale créée pour la soirée de La Seine Musicale. Et Dieu sait qu’il en a le bougre ! Avec la voix de Patrick qui surplombait le chœur d’un soir, et les sublimes effets de sa méga chorale, le résultat fut plus qu’édifiant. Une salle entière chanta Juste le point d’orgue de la soirée. Rien qu’en l’écrivant ici, je ressens encore les frissons que j’ai eu lors de ce moment magnifique et inoubliable. Un instant suspendu que quasiment toute la salle s’empressa de figer avec son téléphone portable. Cette version de ce sublime titre fit vibrer tout le public. Il nous porta tous directement en un claquement de cils et de larmes vers la Corse. Une émotion finalement bien meilleure que celle suscitée par la carte postale proposée au début de l’intervention de Patrick quand il nous a présenté la chanson qui allait suivre. La beauté de l’instant fut indescriptible. Jubilatoire… !

Après ce moment de communion parfaite, Patrick nous expliqua que ce que nous venions de vivre se révélait naturel « Même si certains d’entre vous dans votre salle de bain chantent parfois faux, à d’autres moments, il vous arrive de chanter probablement juste…, à côté ! Mais, c’est parce que vous êtes seul. Dès lors où nous décidons tous d’entrer dans un ensemble vocal, et que c’est une réelle décision de notre part, alors là, la magie opère. Tous les cœurs s’accordent. C’est chimique et inexplicable. Automatique. C’est un phénomène très bizarre, mais nous vous l’avons prouvé ce soir. Franck Castellano a réussi à retourner et former une harmonie absolue dans la salle entière afin de devenir l’espace d’un instant la plus grande chorale de France. Nous avons vécu un moment extraordinaire. Alors, si vous pensez que le chant est libre et qu’il est destiné à quelques élus qui savent chanter, c’est faux. Vous avez votre chance ». Il faut bien admettre qu’avec ce que nous venions de vivre, Franck nous démontra l’improbable en renversant émotionnellement toute une salle. A cet instant, après tous ces forts émois, il sembla difficile d’imaginer avec quoi Patrick pouvait poursuivre son tour de chant… C’était mal le connaître ! Le chanteur puisa dans du solide, du sûr, de l’efficace… Pour commencer, une guitare seule arriva doucement en fond sonore.


Elle nous embarqua délicatement vers un de ses plus beaux tubes, « Que tu reviennes ». Quel magnifique enchaînement. Encore un effet gagnant… Avec cette chanson, Patrick invita une nouvelle fois son public à entonner le refrain. Admirable prestation. Nul doute, qu’à cet instant, les fans se posèrent la seule et unique question qui vaille  »mais quand reviendras-tu pour qu’on te retrouve sur scène avec cet amour que tu dispenses si bien à ton public avec autant de richesse de cœur ? »

Sans transition, Patrick enchaîna avec « Chez nous (Plan d’aou, Aitr bel) ». Assurément, lorsque l’artiste se produit face à son public, le marseillais se trouve indubitablement chez lui partout en France… L’Entertaineur sait toujours mettre de l’ambiance. Que ce soit avec la couleur dansante et chatoyante du soleil de sa région natale, ou à l’aide d’une teinte plus subtile et intime, Patrick s’avère incontestablement être un véritable peintre musical. Il ne lui manque que la danse et nous pourrions dire que nous avons notre Fred Astaire, Dean Martin, Sammy Davis Jr, Franck Sinatra

Vint ensuite un autre succès incontournable, « Toutes les peines »… Cette fois, il était temps de déguster de la guitare saturée. Enfin. Cette six cordes emporta le cœur de cette foule déjà acquise. Cette dernière se leva comme un seul homme afin d’offrir des sonorités plus Rock. Les fans exultèrent à l’écoute de l’un des titres le plus marquant de la carrière du Marseillais. Patrick invita encore son public à chanter le refrain avec lui. Une fois la chanson achevée, le chanteur prépara la salle à ce qui allait être le plus court rappel de l’histoire… Il raconta avec amusement que nous arrivions à la fin du spectacle et qu’il devait aller acheter du Nutella, une fois son spectacle terminé. Il expliqua qu’il avait une vie après les concerts. L’interprète lança donc avec humour « Je vais arrêter de faire un truc que j’ai fait pendant de nombreuses années à la suite de ce que me disait mon père : « Patrick, lorsque tu vas manger chez des gens, arrivé au dessert, tu ne leur dis pas : je regarde ce que vous avez mangé. » Et Patrick, d’ajouter, « Je vais donc vous le faire comme avant (le rappel NDJ), mais il ne va pas durer longtemps. Ce sera la dernière fois, Mesdames et Messieurs ! Dite au revoir à ces chanteurs qui font semblants de partir pour mieux revenir (le public éclate de rires, NDJ). Alors, je vous le refais donc une dernière fois. Ça me plaît de le faire car j’entends la voix de mon père : « au revoir merci, et c’était vraiment super. Ciao merci. » Le marseillais s’éclipsa et les fans l’acclamèrent durant son absence. Ce rappel, montre en main, dura : 15 secondes ! Vraiment.

Patrick revint en expliquant que, comme nous allions assister à un spectacle un peu plus long, il serait donc judicieux d’appeler des amis pour venir nous chercher. Nous risquions de ne plus avoir de transports en commun, ce serait ballot. Et pour être plus long, le concert fut effectivement bien plus long qu’à l’accoutumée. Pour la dernière date de sa tournée de printemps, l’artiste décida d’inclure un moment qui restera pour moi un très grand moment d’humanité. Une attitude noble comme Patrick sait si bien les superposer. Ce dernier se lança dans un discours des plus émouvants. Encore un, mais il en valait plus que la peine… ! Le chanteur salua tous ses anges gardiens de la tournée. Il faisait alors référence à tous ces autres artistes qui, chacun dans leurs domaines, veillent sur lui. Le Marseillais prit la peine de tous les nommer, sans oublier personne. Quelle classe, espérons juste qu’il ne se souvienne pas du nom de tous ces fans… !


Après les premiers techniciens qu’il présenta un peu plus tôt, Patrick poursuivit la présentation sur une douce mélodie au piano. Cette mélodie lui permettant d’introduire ceux qui font de ce spectacle une réussite. Il commença par les ingénieurs lumières (Dimitri, Vincent, Jul, Jeannot et Fred). Patrick souligna qu’il espérait vraiment que le son du concert fut satisfaisant pour nous. Il nous expliqua également que plus tôt dans l’après midi, tous ceux qu’il venait de citer, avaient pris le temps d’accueillir de jeunes enfants afin de leur présenter leur métier. Wouah ! Bref, ces jeunes gamins eurent droit à un petit tour des coulisses d’un spectacle vivant. Les enfants ressortirent émerveillés par une telle visite. Patrick remercia très chaleureusement ses techniciens de cette générosité dont ils font preuve, dès qu’ils le peuvent… Qui se ressemble s’assemble, c’est bien connu !

Patrick enchaîna en présentant d’autres ingénieurs du son façades. Ceux qu’il avait dénichés et débauchés lors d’une visite au Futuroscope, ainsi que (Tony et Smart) deux techniciens de Madonna. Il nous raconta avec humour comment il les avait convaincus. L’histoire en valait la peine… : Les américains préférèrent venir le rejoindre car « Jambon, fromage, saucisson, … C’est ça la France ! » Patrick nous l’exprima avec un accent franglais. Quelle rigolade… La salle éclata une nouvelle fois de rire. Cependant, ce n’est que durant l’After-Show auquel Patrick (le batteur ndj) m’avait convié que je découvris la réalité. Ce dernier m’avoua en souriant que ce passage à propos de Madonna n’était finalement qu’une blague entre les deux techniciens français et l’autre Patrick (le chanteur ndj). Je failli m’étouffer avec la coupe de champagne que j’avais dans les mains. Nous aurions pu, ajoute-t-il, aussi tomber sur une date où les techniciens n’avaient pas été subtiliser à Madonna, mais à Coldplay. Décidément, on n’en finit pas de passer du rire aux larmes avec Patrick. Que du bonheur. Ce dernier poursuivit avec les explications du casque qu’il porte aux oreilles. Il l’aurait piqué le concept à Céline Dion, dit-il en riant ! Ce son dans les oreilles lui est indispensable, ajoute-t-il. Patrick alors invita (Riton, assisté de Hervé), le sonorisateur plateaux, celui qui justement gère le son des casques de tous les autres musiciens également. Au tour de la salle de l’applaudir avec chaleur. Patrick alla même plus loin dans l’hommage à Riton. Devant une foule attentive et heureuse, et les nombreuses personnalités qui firent le déplacement ce soir-là, le chanteur confia avec émotion « Ton son est formidable. Tu accompagnes les chanteurs encore plus loin dans l’envie d’être sur scène et de s’épanouir. Tu es un garçon qui prend du temps et qui sait bien faire les choses. Je me suis encore régalé de toi, de ton travail ce soir, et du résultat pour nous tous. Mesdames et Messieurs, un tonnerre d’applaudissement pour Riton« . Le public lui rendit là aussi un hommage des plus vibrants.


Ce fut au tour du solitaire William (il officie comme Rigger) d’être mis à l’honneur. Ce dernier s’occupe de vérifier tous les éléments de structure suspendus afin que le ciel ne tombe sur la tête de personne. Les hommages continuèrent. Au tour du régisseur général. Il présenta (Zitoun) comme leur mère, leur oncle « Il est toujours sur le qui-vive, prêt à bondir. Un régisseur général s’occupe de pratiquement tout. Il veille sur tout et surtout sur moi. Il est d’une importance capitale, par son travail, mais dans notre cœur ». Après les applaudissements nourris, ce fut le moment d’évoquer la direction artistique d’Aziz, un nouveau venu dit-il. Patrick explique avec émoi que la présence dans la salle de son DA s’avère très importante pour lui, « Il est enfin venu ce soir, il est là. Il était sur un grand nombre d’émissions à la fois, de grosses émissions sur des chaînes télés. C’est un DA qui, lorsqu’il m’a vu, il m’a dit  » Patrick, c’est bien mais tu sautes trop. Tu vas trop ici et là. Tu t’accroches là bas. Tu reviens là ». Et Patrick d’ajouter, « Il a juste cette élégance de recentrer un peu les choses. Oui, j’ai décidé d’avoir un DA, parce que oui je veux progresser. Oui, je veux être au top pour vous. Oui, je veux franchir des « steps ». Oui, je veux que vous soyez fiers… » Le public applaudit de toute sa ferveur le travailleur acharné de Patrick. Et ce dernier de poursuivre, « C’est entre autres, tous les déplacements, c’est lui (le DA ndj). C’est encore lui qui sur « Quatre mots sur un piano » me demanda de m’installer contre ce décor en latin Lover. » Là encore le public en se remémorant la situation se remit à rire de plus belle… Pour conclure sur le DA, Patrick ajouta « Alors, Aziz, c’est toi qui a raison. Et les gens vont t’applaudir. Merci à toi ! » Le public s’exécuta avec toujours autant d’entrain.

Vint ensuite la présentation de la partie production de la tournée et de sa petite entreprise qui ne connaît pas la crise. « Ils sont marseillais, ils s’appellent Sud Concerts«  et à l’énoncé de leurs prénoms, (Mathilde, Liselotte, Marine, Rabah, Eloïse, Ewan et Djamila) le public les applaudissait chaleureusement. Enfin, Il rendit hommage à une seule femme, sa Manageuse, (Aurélie Pierdet) qui l’accompagne depuis autant de temps et qui le traumatise, dit-il en souriant. Mais il avoua humblement en souriant, qu’il la traumatisait aussi… « Je sais qu’il y a ses parents ce soir. La famille soyez fière, très fière de vos enfants. Ils font un boulot formidable. C’est un garçon et une fille très fidèles que vous avez et qui accompagnent bien dans tous les sens artistiques. Mais surtout, ils sont mes amis. Je vous embrasse de tout mon cœur. »

Puis, il voulut rendre hommage à tous ceux qui, dans l’ombre participent à la réussite de ce Show, et la liste semblait encore longue. Elle n’en finissait plus. On se serait cru à la cérémonie des remises de prix des Victoires de la Musique. A ce détail près que, durant cette longue liste de remerciements, les fans comprenaient la fonction de chacun et que sans eux tous, Patrick ne pourrait pas faire des concerts aussi sublimes. Le chanteur n’oublia donc pas non plus le personnel de sa maison de disque, sans qui il admit sans mal qu’il ne serait pas là. Il avoua sa fidélité sans borne à Sony Music.


« La maison de disques, aujourd’hui, ça ne veut rien dire. Ce sont des gens avec lesquels on se pose. Avec qui on s’attrape. Avec qui on se dispute. Avec qui on rit, on pleure. La musique, c’est tout ces sentiments là que l’on installe quand on a la chance de vouloir chanter. Et celle (relation ndj) que l’on construit doucement de l’autre côté, avec des échanges qui montent et qui descendent. Qu’est-ce que je les aime. Ça fait presque trente ans que je suis chez Sony Music. Et Dieu sait si l’herbe est peut-être plus verte ailleurs. En tous les cas, je ne sais pas, je ne suis pas allé voir. J’ai préféré rester dans une maison fidèle qui comprend, qui me comprend, qui est normale. Qui en plus de ça, grâce au fait d’être assez détendue, donne des résultats assez considérables. Je voudrais, s’il vous plaît, ce soir qu’on applaudisse bien évidemment tout Sony Music. Ces gens-là qui vous font rêver encore. Ces directeurs qui écoutent des disques. Ces chefs de Label. La musique, ce n’est pas juste un chanteur qui vient, qui prend un micro et qui chante devant un public. Cela passe aussi par une multitude de gens : par Marianne la boss, par Manu, par Ludo, par Charlotte. Par tous ces gens qui font que la musique arrive jusqu’à vous. Sans eux, on aurait beaucoup plus de mal. Je ne veux pas un tonnerre d’applaudissements pour mon équipe de maison de disques, je veux la foudre pour eux. »


La salle entière rendit une véritable ovation à tous ces petites mains qui ont permis à Patrick de pouvoir s’exprimer avec toujours autant de talent et de liberté. En matière de Marketing, Patrick n’oublia pas non plus de saluer le talent et l’imagination de tous ces créatifs qui surent proposer un Merchandising de grande classe. Le chanteur n’oublia véritablement personne.

Ce fut désormais au tour du chauffeur du tour bus, Hans, d’être mis à l’honneur. « Il y a un homme qui ne sait pas du tout ce que je fais. Qui ne me connaît pas. Il n’est pas français. Et la première chose qu’il me dit quand il voit le métier que je fais, il me lance avec un accent slave, « Alors, tu es connu ? » Le public se mit là encore à rire. EtPatrick d’ajouter : « Et là, (une fois la fin du concert ndj) la porte du bus s’ouvre, Je suis tout douché, je sens la Soupline. Je me mets devant le bus et il (Hans) me dit juste tous les soirs la même chose, avant de rejoindre ma couchette « tu veux une banane ? » Nouveaux rires encore plus nourris du public.

On arriva à l’ultime hommage, et non des moindres, un double d’ailleurs. « Il y a, c’est un peut long, mais c’est important, expliqua Patrick, sur cette tournée trois 38 tonnes. Il y en a où il y a beaucoup plus de camions, mais trois 38 tonnes pour mon père, un ancien déménageur, c’est énooorme. Et mon père ne me dit pas comment ça s’est passé (le concert ndj). Il me lance « Ils sont gros les camions ! » Et Patrick d’enchérir avec une émotion des plus palpables en parlant de son Papa, « Il a 89 ans. Il a connu des camions toute sa vie pour nourrir sa famille. Il a porté des meubles et il s’est tué le dos. Et pour lui, son rêve, c’est de venir voir les camions de son fils. Vous vous rendez compte, c’est incroyable ! Alors, ces garçons qui conduisent ces camions, ils sont là… »

Le public, émut aux larmes pour certains, n’attendirent même pas la fin des propos de Patrick pour ovationner très chaleureusement les routiers, comme le Papa. Une ovation aux vibrations d’amour indéfectible fut lâchée dans cette dernière salve de remerciements. Mais, ce n’étaient pas tout à fait les derniers… Avec Patrick, quand il n’y en a plus, il y en a encore ! Et, avec une certaine gravité, il n’oublia pas d’honorer la mémoire de ceux qui nous ont quittés, ce qui me toucha bien plus profondément, « C’est une partie de mes anges gardiens. Mes anges gardiens, Mesdames et Messieurs. Ce que l’on se dit à propos de ceux qui nous ont quittés, sont partis de nos épaules. Ils ont quitté nos veines. Ils ont quitté nos cœurs. Est-ce qu’ils nous ont quittés, ou est-ce nous qui les avons oubliés ? Quand on réfléchit vraiment ? Quand on se pose profondément cette question, « où sont nos anges gardiens ? » Quand on est un peu en péril, ou déprimé, on se dit que plus rien ne va que tout a changé. Mais, vers le pire, pas vers le meilleur. Est-ce qu’on leur a demandé à nos anges gardiens de venir nous filer un coup de main. Quand on réfléchit au temps que l’on passe à table à regarder nos portables et, alors que nos enfants nous posent des questions, nous, comme de grands ados, on leur dit « Attends mon cœur, excuse-moi, je te réponds après. J’ai reçu une notification. »


Et après quelques secondes, Patrick d’avouer humblement : « On est capable de ça… Je sais, je suis bien placé pour en parler. Oui, je fais des efforts aussi. Mais s’il vous plaît, dites-vous que vos anges gardiens ne vous ont jamais quittés. C’est vous qui les avez abandonnés. Alors, levez les yeux. Regardez-vous. Regardez l’autre. Regardez ce qu’il y a autour de la table et pas ce qu’il y sur la table. Le reste n’est pas important. Posez-vous la question : Pourquoi de temps en temps, vous vous mettiez en boule dans votre lit devant votre mari ou devant votre compagne, et maintenant en regardant une photo vous vous dites « Mon Dieu comme ils me manquent, « Mon Dieu comme je les aime ». Et pourquoi n’arrivez-vous pas à vous défaire de cette armoire malgré votre envie de vous en débarrasser depuis des années ? Pourquoi ne la jetez-vous pas ? Tout simplement parce qu’un ange gardien vous l’a offerte. Vos anges gardiens sont là. Ils ne vous ont jamais quittés. Allez juste les réveiller, faites-leur un sourire. Vous verrez, tout deviendra plus beau, tout s’améliorera. En tous les cas, j’ai eu beaucoup de chance. Déjà avec les anges gardiens de ma famille, les anges gardiens de mes amis, mais surtout avec ceux auxquels je ne m’attendais pas comme mes anges gardiens du bonheur que j’ai rencontrés depuis ma tendre enfance. Ceux qui m’ont emmené jusqu’ici. Une question se pose « Où sont-ils ceux-là ? » EtPatrick de conclure avec émotion : « Ceux qui ne sont pas de mon sang. Ceux qui ont décidé de venir. Ceux qui ont décidé que l’on se donne rendez-vous. Mes anges gardiens, c’est vous ! »

Une claque émotionnelle traversa la salle. L’émoi s’avéra plus que palpable et puissant après cette plongée au fond de nos cœurs. Cet instant magique se poursuivit sur les dernières notes de piano qu’accompagnèrent toute cette série de remerciements. Un véritable moment d’émotion extrême pour moi. Une immersion au fond de mes souvenirs à propos de mes propres anges gardiens… Ceux que je n’avais jamais oubliés, mais que je n’honore pas toujours comme ils le mériteraient.

Une fois, toutes les présentations achevées, et les tendres pensées envers ceux qui nous manquent tant depuis leur départ, Patrick enchaîna le rappel avec cette sublime chanson qui avait tout son sens à ce moment là, « Mon ange gardien ». Jolie manière de nous amener à cette chanson finalement. Là, encore, réussite absolue. Instant suspendu et sublimation inconstatable dans l’union d’une salle survoltée par son idole !

Ce fut désormais le moment de se quitter, il en fallait bien un. Même si nous serions bien repartis pour un nouveau tour de chant, il fallait bien nous rendre à l’évidence que le rideau finit toujours par tomber. Il nous faut bien une fin pour que plus tard, il y ait un nouveau début et un recommencement joyeux. Voilà que Patrick nous délivra son ultime message musical de la soirée, « A la vie ». Un sublime titre qui résumait tout ce que je peux penser et qui m’a toujours mis en parfait accord, en totale harmonie, en fusion artistique avec Patrick. Ce dernier termina donc son Show par un hymne, une magnifique ode à la vie ! Une version remaniée, plus courte, accompagnée d’un début plus acoustique et un thème au rythme très différent. Bref, une réorchestration inattendue, et néanmoins très agréable.


« Voilà c’est fini », comme le chantait Jean-Louis Aubert ! La salle se ralluma et les fans furent unanimes : la soirée s’était avérée extraordinaire avec près de deux heures trente de spectacle. Une chance chérie qui remplit le cœur de tous les admirateurs de l’Artiste !


Finalement, tous avaient la même pensée. Plus qu’à attendre son retour… Seule petite déception pour moi de ce concert, il me manqua, lors de cette soirée fabuleuse, certains de mes titres phares, « Juste une raison encore », « Sans bruit », « Si on chantait plus fort », et mon incontournable hymne qui restera toujours pour moi sa « Masterpiece » « Je ne serai jamais ». La chanson qui finalement me résume si bien depuis ma tendre enfance. Sinon, je le confesse bien volontiers, ce fut la soirée parfaite pour moi ! Plus qu’à attendre son retour, pour les festivals d’été avant qu’il enchaîne sur sa tournée d’automne… Les fans peuvent être ravis, ils vont encore pouvoir l’applaudir !

Merci Patrick pour cet amour sans faille, ce partage d’émotions intenses, cette générosité, et authenticité à chaque fois présents en cœur de tes prestations. Merci de nous donner en cadeau un tel talent qui fait vibrer nos cœurs et nos âmes. Que Dieu te protège et à la revoyure… !