AntechaosDystopies – Par :  Franck Leber
Autoproduction
Note : 4,5/5
Genre : Hard Rock


Revoilà Antechaos, groupe français de Hard Rock moderne, qui avait emballé votre serviteur l’an passé avec son album de 2022, le bien nommé Apocalypse. Porteur d’une musique spécifique, spéciale même, avec de multiples influences allant du Hard Rock classique au Metal, en passant par des touches Thrash, Antechaos propose en cette fin d’été 2024 leur second opus, Dystopies, avec l’arrivée du nouveau batteur Mo Rondelli, le reste du Line-Up restant inchangé. Nos gaillards ont bossé dur pour rallier à leur cause de nouveaux fans et surtout ne pas décevoir ceux qui les suivent avec enthousiasme depuis leurs débuts. C’est une galette de 13 titres qu’Antechaos a peaufiné en autoproduction, l’album ayant été composé par Nico Pélissier (guitares), mis en paroles par Laurent Fabisz (chant), les arrangements étant l’œuvre du groupe. L’enregistrement et le mixage de Nico Pélissier, la Mastérisation de Brett Caldas-Lima vont encore amplifier l’impact sonore et lyrique de ce disque.


Et c’est avec «Memento Mori» courte entame aux paroles sombres mais très actuelles, dont l’auteur est Nathanaël Pélissier, le fils du guitariste, qu’Antechaos entame un voyage musical des plus intéressants. Cette entrée en matière étonnante est sublimée par Julien Escalas (Magoyond) en narrateur et par Raphaël Verguin (Psygnosis, Maudits) au violoncelle. La bascule est parfaite sur la suite avec la voix douce puis les guitares mordantes sur «Renaissance» au son brut et profond, les paroles de Laurent Fabisz percutent et les claviers hallucinogènes ajoutent un petit plus mélodique absolument parfait, malgré le côté mélancolique de ce titre. Déboule alors le 1er Single «Métavers», 1er moment phare de Dystopies, très varié, à la basse éclatante (belle prestation de Christophe Billon-Laroute), au son moderne et qui rappelle à votre serviteur la musique de Sortilège, un titre finalement très enlevé, très énergique, vraiment emballant ! Les musiciens d’Antechaos sont déchaînés sur «Rédemption» (belle intro à la batterie de Mo Rondelli) vif et lourd à la fois et qui fait penser à Manigance sur ce coup-là, dans un mode plus Heavy mais toujours avec une orientation mélodique de fort bonne aloi et qui fera mouche en concert.

Après, «In Vivo» se veut plus Hard Rock et nettement plus travaillé, avec ses guitares éclatantes (soulignons le travail de Maxime Boriolo) et une mélodie qui fera chanter les fans en Live c’est sûr, même si le passage en mode saturé, qui est l’œuvre d’Arno Dhenain Le Bourhis (Black Bomb A), peut dérouter. Antechaos assène avec conviction ses élucubrations musicales, comme sur le merveilleux «Delta Zone A», au rythme endiablé et aux chœurs poignants, suivi du second titre phare «Dystopie», qui démarre avec de l’émotion, car Antechaos est capable de douceur aussi, et qui se poursuit en semi-ballade du plus bel effet, un pur délice, qui fait penser au titre d’Apocalypse, le fameux «Le Bord Du Monde».

Avec «Les Vertueux», aux paroles acerbes et aux guitares très Speed (Nico Pélissier se surpasse encore sur cet album), Antechaos se livre un peu plus et décrit à sa façon un monde pas vraiment vertueux justement. Le second Single est un autre moment fort de Dystopies, car «J & H» exploite à fond les codes Hard Rock avec des paroles certes prévisibles, mais la musique balaie tout sur son passage, c’est grandiloquent et très bien exécuté. Si «Mission Sirius» est toujours empreint de ce son particulier à Antechaos, il éclabousse de façon lumineuse avec ses parties de guitares magnifiques. La musique évolue encore sur «Le Siècle Des Lumières», aux paroles toujours aussi actuelles, et au son encore plus moderne et de surcroît aux guitares époustouflantes, dont l’impact sur cet album est prédominant.

Le final sera dans le même moule avec «Héros», au Hard Rock surpuissant mais toujours excellent, «Cadavre Exquis» fermant la marche de façon tonitruante. En un mot comme en cent, Antechaos explore encore et encore mais porte haut la flamme d’un Hard Rock moderne, aux paroles décapantes et aux guitares impressionnantes. Si le ton a été durci par rapport à Apocalypse avec ces guitares bien plus percutantes, Antechaos se hisse à un niveau éloquent avec cet album plus travaillé, plus riche au fur et à mesure des écoutes, mais avec toujours un enthousiasme palpable et communicatif. Le vocaliste Laurent Fabisz livre là une prestation de premier plan, secondé par chaque musicien réellement au top, un immense merci à eux pour cette galette vraiment hors norme. En un mot scintillant !!!


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