Wishbone Ash + Si Senior @ L’Empreinte de Savigny Le Temple, le 12 mars 2025.
Live Report par : Olivier Carle
&
Images par : Olivier Girard – Phot “O“ Live
Ce soir à l’Empreinte de Savigny Le Temple je vais assister à mon 15ème concert de Wishbone Ash, ce qui fait de ce groupe le second de la liste de ceux que j’ai le plus vus en 47 ans de « carrière », juste derrière Saxon. De l’eau a coulé sous les ponts depuis mon tout premier rendez-vous avec les Britanniques, en juin 1981 au New Theatre d’Oxford… Seul Andy Powell est toujours là et continue à maintenir à flot le vaisseau Wishbone. J’ai quand même eu la chance de les voir à l’époque avec Steve Upton, le batteur originel, et par la suite avec le guitariste Ted Turner et le bassiste Martin Turner, autres membres fondateurs et je le rappelle sans liens de parenté. Il faut dire que plus d’une vingtaine de musiciens sont passés chez WA, notamment des seconds guitaristes et des batteurs. Seul Bob Skeat tire son épingle du jeu en tant que bassiste resté le plus longtemps dans le groupe puisqu’il y est depuis 1997 soit un peu moins de 30 ans. On verra si Mark Abrahams à la guitare et Mike Truscott à la batterie parviendront à perdurer au sein du combo d’Andy. En tout cas pour l’instant l’ambiance semble au beau fixe entre les 4 compères et le rendu musical est plus que convaincant…
C’est le duo de Rouen Si Senior qui a la lourde tâche d’ouvrir pour les Anglais et ils ne s’en sortent pas si mal. Il joue une sorte de Flamenco-Rock à deux guitares, un peu à la façon de Rodrigo y Gabriela mais en plus Fun et convivial. Rien de bien révolutionnaire mais on passe un bon moment en leur compagnie notamment pour la reprise originale de « The Ecstasy Of Gold » d’Ennio Morricone et le très entraînant « Veneratis Nero », extrait de leur EP « The Downest Afterparty » sorti il y a peu.
Wishbone Ash ne tarde pas ensuite à arriver sur la scène de l’Empreinte, histoire de ne pas terminer trop tardivement car Andy vient de fêter son ¾ de siècle et doit s’économiser pour assurer les dates à venir. La salle est très remplie et la moyenne d’âge est relativement élevée mais comment s’en étonner quand on sait que le groupe vient de fêter ses 55 ans d’existence. On commence avec l’instrumental « Real Guitars Have Wings » de l’album de 1987 « Nouveau Calls » qui marquait les débuts de la collaboration de WA avec Miles Copeland d’I.R.S.. Celui-ci voulait lancer un nouveau Label « No Speak », sans vocaux donc, et avait besoin d’un gros nom pour amorcer la pompe, ce qu’il a obtenu en réussissant à convaincre la formation originelle de WA de se reformer. Le morceau n’a rien d’exceptionnel et a même un peu vieilli avec son intro au synthé mais Andy semble l’avoir redécouvert depuis 5 ans et le propose quasi systématiquement en début de Set pour s’échauffer.
Heureusement les choses sérieuses arrivent avec 3 extraits successifs de l’album « New England » de 1976 : le dynamique « Outward Bound », le langoureux « (In All Of My Dreams) You Rescue Me » et le bien Hard 70’s « Runaway » qui nous permettent de renouer avec le WA qu’on aime. Les fans sont aux anges quand résonne l’intro de « The King Will Come » de leur plus grand opus « Argus » dont le groupe avait fêté le cinquantenaire il y a 2 ans avec une grande tournée qui était passée par le New Morning et qu’il ne fallait pas rater. Toujours un grand moment et on ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’une autre intro légendaire déboule maintenant, celle de « Throw Down The Sword » du même album de 1972. Beau doublé ! « In The Skin », nouvel extrait de l’album des 80’s « Nouveau Coup », décidément plébiscité par Andy, sonne lui aussi un peu daté et surtout sans grande originalité. Heureusement « Ballad Of The Beacon » de « Wishbone Four » (1973) vient relever le niveau et on pourra y apprécier le très gros travail de Bob à la basse. Petit détour par le Wishbone des années 2000 avec le très mélodique « In Crisis » de « The Power Of Eternity » (2007) qu’on prend plaisir à redécouvrir avec les envolées des Twin Guitars.
Bob est de nouveau à l’honneur avec l’intro de « F.U.B.B. » de « There’s A Rub » (1974) avec son visuel reconnaissable entre mille d’Hipgnosis qui a marqué toute une génération… Sans doute un de mes morceaux préférés de WA et je ne boude pas mon plaisir d’autant que la version proposée est très fidèle à l’originale. On reste dans les classiques avec « Jailbait » du second album de WA « Pilgrimage ». Les soli de guitares s’enchaînent et les fans de la première heure retrouvent les émotions qu’ils avaient ressenties étant adolescents à la découverte de ce brûlot en 1971. Le rythme reste soutenu avec le très Pop « Standing In The Rain » de « Strange Affair » de 1991, choix étonnant mais après tout pourquoi pas !
Les pendules sont bien vite remises à l’heure avec le très attendu « Blowin’ Free » d’Argus repris en chœur par l’assistance. Les guitares s’entremêlent harmonieusement et la voix d’Andy vient se poser sur cet écrin. Incontournable ! Pour le rappel on aura droit à un « Living Proof » de « Just Testing » (1980) que le quartet prend toujours beaucoup de plaisir à jouer puisqu’il est devenu un incontournable de la Setlist avec les années. Le groupe achèvera son concert avec une ballade sans grand intérêt intitulée « Peace » alors qu’on lui aurait préféré un « Persephone » voire un « Phoenix » comme à la grande époque…
Une Setlist en demi-teinte donc mais quel bonheur de revoir Andy (et ses comparses) dans une telle forme après tant d’années passées sur la route pour célébrer l’héritage de ce pilier du Classic-Rock dont on ne se lassera jamais…
Merci à Dom…