Tangerine Dream @ Le Trabendo Paris, le 18 octobre 2025.
Live Report par : Olivier Carle
& images par : Tomi Carle


2 ans après le fantastique concert à la Gaîté Lyrique, Tangerine Dream est de retour dans la capitale pour célébrer les 50 ans (51 en réalité !) de l’album « Phaedra ». Il s’est écoulé 45 ans depuis mon tout premier rendez-vous avec le groupe allemand. C’est en effet pour la tournée « Tangram » que je les ai découverts sur scène, au New Theatre d’Oxford, le 12 novembre 1980. A l’époque il y avait bien sûr le membre fondateur Edgar Froese, présent depuis 1967, mais aussi Christopher Franke, le « Sequencer King » arrivé en 1970, et Johannes Schmoelling qui remplaçait le légendaire Peter Baumann depuis peu. J’avoue qu’il y avait tellement de fumée sur scène à ce concert qu’on distinguait à peine les artistes derrière leurs claviers mais ce fut une expérience inoubliable pour moi ! Il me faudra attendre 34 ans pour revoir TD et dire adieu à Edgar, très affaibli par la maladie et qui décèdera l’année suivante. C’était au Trianon le 22 mai 2014 pour le Phaedra Farewell Tour.


J’y ai fait la connaissance de Thorsten Quaeschning, qui allait être adoubé par Edgar et Bianca pour prendre les rênes de TD, et de la charmante Hoshiko Yamane au violon et au violoncelle. Je retrouverai ces deux-là à l’Union Chapel de Londres le 24 avril 2018 avec Ulrich Schnauss pour une soirée grandiose dans un cadre exceptionnel… Puis Ulrich quittera le navire TD et c’est Paul Frick qui deviendra le 3ème larron en 2020 et de ce fait au concert de la Gaîté Lyrique le 20 mai 2023. C’est ce même trio qui se présente devant nous au Trabendo ce soir…


Comme toujours la scène est remplie de claviers et ceux de Thorsten sont toujours aussi spectaculaires avec des centaines de câbles qui se chevauchent et des lumières qui clignotent de partout.


Paul a une configuration de Korg plus sobre mais néanmoins imposante. Quant à Hoshiko, hormis son violon au Look futuriste, elle a quelques machines au format plus réduit devant elle. Un écran géant en fond de scène va diffuser des motifs parfois géométriques, souvent hypnotiques ou psychédéliques. Le Trabendo est plein comme un œuf et le public est essentiellement né dans les 60’s ou les 70’s.


La première partie du Set dure une petite heure et sera consacrée à une passionnante relecture du 5ème album de TD « Phaedra » qui fête donc son demi-siècle. Pas question pour notre trio de reproduire fidèlement ce joyau de 1974 qui marquait le début des « Virgin Years » suite à la signature du contrat avec Richard Branson ! Il préfère le revisiter en y piochant des éléments et en y rajoutant sa touche personnelle. La seconde partie du Set est d’une heure et demie environ et va nous replonger dans la carrière du groupe allemand.


Ça commence avec le thème du jeu vidéo GTA V « No Happy Endings » issu de « The Cinematographic Score – GTA V » de 2014. Retour ensuite en 1977 avec le thème de la première bande originale de film de TD à savoir « Sorcerer » qui reste un de ses albums les plus vendus en Angleterre à ce jour. Le trio revient ensuite à son propre répertoire récent avec « You’re Always On Time » de l’album « Raum » de 2022 qui a obtenu un franc succès dans les charts Dance anglais . On repart maintenant dans les « Blue Years » de TD, qui marquaient la signature post-Virgin avec Jive Records et son logo bleu, avec le pétillant « Rare Bird ». Et on repart vers les « Quantum Years » avec toujours l’album « Raum » et le futuriste et très réussi « Continuum » qui n’est pas sans rappeler le meilleur de Klaus Schulze ou de Ash Ra Tempel. On peut en dire autant de l’envoûtant « Los Santos City Map » que j’avais découvert sur la super compil’ « Recurring Dreams » de 2020. Petit passage par la bande originale de « Risky Business » de 1984 avec le très attendu « Love On A Real Train » qui obtient un succès mérité. Bond en avant pour 2017 avec l’album qui a suivi le décès d’Edgar « Quantum Gate » et un mélancolique « Genesis Of Precious Thoughts » qui donne la part belle au violon d’Hoshiko.


De l’album « Raum » décidément très à l’honneur ce soir, Thorsten va nous proposer un nouvel extrait avec le technoïde « Portico ». Puis arrive mon titre préféré de la soirée, le magnifique « White Eagle » de 1982 avec ses boucles de synthé totalement jouissives. Le concert se clôture avec « Raum », le titre éponyme de l’album le plus représenté dans la Setlist de ce soir. TD obtient un véritable triomphe de la part des fans qui en ont pris plein les esgourdes et les mirettes.


Le seul petit reproche que je pourrai émettre c’est que le son était souvent beaucoup trop fort où que l’on soit positionné dans la salle notamment au niveau des infra-basses qui étaient particulièrement virulentes. Je sais bien que TD a la réputation de jouer toujours à des niveaux sonores très élevés mais là j’ai trouvé que c’était par moment à la limite du supportable…


Cela étant dit, le Show fut à la hauteur de nos espérances. Mon voisin qui les avait déjà vus 72 fois sur scène avait l’air comblé et allait visiblement continuer à les suivre sur les futures dates. Thorsten nous a d’ailleurs recommandé de contacter les promoteurs locaux pour 2026 car ils ont du temps libre et seraient susceptibles de célébrer le cinquantenaire de « Rubycon », de « Ricochet » et/ou de « Stratosfear » !

Merci à Laure et Thorsten