Raismes Fest 2022.
Live Report & images : Olivier Carle
Après 2 années sans Raismes Fest pour cause Covid, quel plaisir de reprendre la route du Château de la princesse d’Arenberg pour cette édition 2022 tant attendue… D’autant que certains noms présents à l’affiche sonnaient très prometteurs ! Et puis quand on sait que 80% des gens qui avaient acheté leur billet en 2020 et 2021 avaient décidé de le garder pour 2022, cela garantissait une audience conséquente pour ce festival convivial et sympathique. Le public était donc au rendez-vous pour une programmation riche et variée, concoctée par Philippe Delory et son équipe…
On attaque le samedi dès 13h00 avec le Heavy Rock des locaux de X-Rated FDH. Formé en 2015, ce trio écume les scènes du Nord de la France avec son Rock teinté de Hard. Il a 3 albums à son actif dont le dernier « House Of Paradise » sorti en 2020. Le groupe n’a qu’une petite demi-heure pour convaincre le peu de monde arrivé sur le site mais il s’en sort plutôt bien et lance les festivités d’une très agréable façon…
C’est maintenant au tour des excellents Red Beans & Pepper Sauce de fouler la scène du RF. Ils auraient mérité selon moi une place un peu plus haut sur l’affiche du jour car c’est LE groupe français de Classic Rock qui monte mais bon… J’avais été un peu déçu par leur prestation en 1ère partie de Kaz Hawkins il y a peu mais je dois dire que là ils m’ont bluffé !
La Setlist est imparable et les Biterrois ont fait des étincelles. La belle Jessyka captive toujours tous les regards. Laurent maîtrise sa guitare avec un Feeling rare. Serge n’a toujours rien à envier à Jon Lord ou Don Airey. Quant à la section rythmique de Pierre et Niko, c’est du velours ! Le quintet a fait forte impression à Raismes à la fois musicalement et humainement parlant car il reste très accessible pour le public et les fans de plus en plus nombreux…
Je n’en dirai pas autant des Allemands de Wolvespirit. J’avais déjà trouvé ce groupe pitoyable en 2017 au même endroit et là rebelote ! Le fait d’avoir rajouté 2 lolitas au Line-Up n’y changera rien, ce quintet est une véritable escroquerie, je persiste et signe…
Heureusement que les Progueux de Lazuli vont redresser la barre. J’avais déjà dit tout le bien que je pense du groupe des frères Léonetti lors du Prog’en Beauce de 2021 et je savais bien qu’il en serait de même à Raismes. Leur concert a pourtant mal commencé car la Léode de Claude a fait des siennes pour cause de micro-processeur défaillant.
On a ainsi perdu 10 précieuses minutes de leur Set et c’est fâcheux car la musique de Lazuli a besoin de temps pour s’épanouir et convaincre. Comme à Pierres, les 5 talentueux musiciens emmenés par Dominique au chant vont nous jouer pour commencer l’essentiel de leur dernier album en date « Le Fantastique Envol De Dieter Böhm », une pure merveille de délicatesse… La seconde partie du Set sera axée sur quelques titres choisis dans la discographie prolifique du groupe du Gard avant le traditionnel final « 9 Hands Around The Marimba » dédié en partie à Genesis. Finalement même si le temps parut court, Lazuli a réussi son passage au Raismes Fest haut la main et fera partie des meilleurs moments de la journée du samedi.
Little Caesar qui lui succède va également faire forte impression. J’avais trouvé le groupe de Ron Young plutôt bon aux Etoiles l’année dernière et là encore ce fut une vraie réussite. La Setlist est bien sûr toujours très axée sur le légendaire album de 1990 avec les attendus « Chain Of Fools », « I Wish It Would Rain » et « In Your Arms » mais aussi les plus récents opus « This Time It’s Different » et « Eight »… Ron Young a toujours un sacré « brin » de voix. Loren Molinare défouraille à la guitare avec le soutien inconditionnel de Mark Tremalgia. Quant à Rob Klonel qui remplace Tom Morris à la batterie et Pharoah Barrett à la basse, ça ne plaisante pas question rythmique ! Entre ballades et pur Rock ‘n’ Roll, ce bon vieux Little Caesar en a encore « sous le capot » et les Américains l’ont une nouvelle fois montré en cet après-midi Raismois…
Penchons-nous maintenant sur les « concurrents » de Mass Hysteria, à savoir Sidilarsen, qui montent sur scène à la nuit tombée. Venu de loin, de Toulouse pour être précis, le quintet de Metal Indus attaque, une fois n’est pas coutume, par un Wall Of Death d’entrée de jeu qui va mettre le public en condition. Musicalement c’est certainement ce qui se fait de mieux dans l’hexagone avec MH et No One. Tous les titres sont imparables et s’enchaînent comme autant de « tubes »
… Le Show est lui aussi d’une efficacité redoutable avec des jeux de lumière très travaillés et un son impressionnant. Le seul problème c’est la pauvreté du discours des Leaders du groupe. On se croirait à un Meeting E.E.L.V. ou L.F.I. avec des poncifs genre « la guerre c’est mal », « les politiciens sont tous des pourris », « le mâle hétéro blanc est très méchant », « la pluie ça mouille », j’en passe et des meilleures… Je trouve que le message de Mass Hysteria par exemple est beaucoup plus subtil dans le genre et nettement moins caricatural. J’ai vu Sidilarsen plusieurs fois et je n’avais pas le souvenir de propos aussi « ras des pâquerettes » !
C’est The Darkness qui clôture la journée de samedi. Je m’attendais à devoir partir assez vite comme à chaque fois que je les ai vus à cause de la voix de falsetto de Justin Hawkins qui m’a toujours horrifié ! Au Hellfest en juin dernier, ça n’a pas loupé… Et là miracle, c’est passé comme une lettre à la poste. Le groupe anglais m’a littéralement conquis avec son Hard Rock décalé mais terriblement jouissif. Le chanteur communique énormément avec le public et c’est souvent cocasse notamment lorsqu’il chausse les lunettes d’un certain Pascal et lui propose d ‘« emprunter » sa femme ! Franchement j’ai découvert ce soir-là qu’on ne s’ennuie vraiment pas avec le groupe des frères Hawkins, que Justin est capable de chanter tout à fait normalement et qu’on peut ressortir d’un concert de The Darkness conquis et comblé…
Cette fois c’est la bonne, Octane va enfin pouvoir jouer au Raismes Fest en ce dimanche à l’heure de l’apéro. Après une annulation en 2019 pour raisons médicales et deux années de report pour cause de Covid, le groupe de Laval va enfin se rattraper. Entre temps le quatuor est devenu un trio puisque l’élément féminin de la bande s’en est allé mais il n’a pas perdu sa rage et son énergie. Avec un nouvel album sous le bras « Back In The Game », il va délivrer son Heavy Rock devant un public peu nombreux mais enthousiaste puisque tout son fan-club a fait le déplacement…
Passage ensuite par la case Blues-Rock avec l’Américain Zak Perry et The Beautiful Things. Accompagné de son ami guitariste et producteur Vern Vennard et d’une section rythmique Valenciennoise, Zak vient nous présenter son nouvel album « Wake Up The Vultures » et ça sonne très prometteur. Il y a du Blues-Rock bien évidemment mais aussi des touches de Rock Sudiste dans la musique de Mr Perry. Les compos sont efficaces et accrocheuses et on se prend au jeu très facilement d’autant que tout cela est superbement interprété… Excellent moment en compagnie de cet Américain qui a posé ses valises dans la vieille Europe !
Du Rock Sudiste il va en être question avec Sons Of Liberty qui déboule maintenant sur la scène du festival. On pourrait penser que ce sont des musiciens du Sud des Etats-Unis au vu du style choisi mais ceux-là viennent tout droit de la perfide Albion. Ils ont changé de chanteur récemment et c’est donc Rob Walker qui est derrière le micro à Raismes. Le quintet va nous jouer de larges extraits de son dernier album « Aces & Eights » sorti l’an passé. J’ai particulièrement aimé « Fire And Gazoline », « Don’t Hide Behind Your Weakness », « Ruby Starr » et surtout « Texas Hill Country » que ne renieraient pas Skynyrd et Molly Hatchet… Le seul reproche qu’on peut éventuellement faire à SOL c’est qu’il leur manque un « Free Bird » ou un « Highway Song » pour rendre leur prestation encore plus mémorable mais bon ça fait plaisir de voir qu’il existe des groupes qui reprennent le flambeau du Southern Rock à notre époque…
J’ai dit tout le bien que je pense des Alsaciens de Knuckle Head il y a peu lorsque je les ai découverts en 1ère partie de Laura Cox. Je ne vais donc pas me répéter ici car ils ont fait grosso modo le même concert qu’à La Batterie Guyancourt. Leur Dark Country, même s’ils ne sont toujours que 2 sur scène, s’adapte très bien au format festival et le public ne s’y est pas trompé…
Après avoir vu Grand Slam il y a peu au Golden Age Rock Festival, j’avais très envie de les retrouver à Raismes pour célébrer l’héritage de Phil Lynott et de Laurence Archer.
La Setlist est la même qu’à Liège mais je ne me lasse pas d’écouter la voix chaude et puissante de Mike Dyer sublimer ces brûlots que sont « 19 », « Hit The Ground », « Crime Rate », « Military Man » ou encore « Sisters Of Mercy ».
Et puis cet instrumental éponyme qui permet à Laurence de nous montrer toute l’étendue de son talent ! Sans oublier les excellents Rocky Newton à la basse, Benjy Reid à la batterie et le très sympathique Andy Fuller aux claviers ! Des musiciens chevronnés pour un public de passionnés, que demander de plus ?
Tout comme Wolvespirit la veille et sans vouloir être taxé de misogynie, j’ai trouvé la prestation des germanos-suédois de Lucifer totalement indigeste. Ça se veut du Doom ou de l’ »Occult Rock » mais c’est chiant comme la pluie !
Comme beaucoup j’étais plutôt inquiet de cette version des Quireboys sans Spike, le guitariste Guy Griffin ayant repris le chant. Ça surprend un peu au début de ne pas entendre la voix éraillée de Spike mais on s’y fait assez vite finalement. On pourra juste reprocher aux Anglais d’avoir joué beaucoup de ballades, certes fort belles mais au détriment du répertoire plus Rock ‘n’ Roll du groupe.
On a quand même eu droit à pas mal d’extraits du premier et meilleur album des Anglais, « A Bit Of What You Fancy » avec notamment une superbe version de « 7 O’Clock ». Et puis quel grand moment que ce « This Is Rock ‘n’ Roll » ! Scéniquement, le groupe donne le minimum syndical et on peut juste regretter les exubérances de Spike qui manquent parfois cruellement…
Le festival se termine avec les Tunisiens de Myrath qui ont promis un spectacle grandiose avec cracheurs de feu, danse du ventre, magie, etc.
J’avoue que je suis un peu resté sur ma faim question spectacle. J’avais été bluffé par leur prestation précédente au RF en 2016 mais là je ne suis pas « rentré dedans ». Peut-être à cause de la fatigue du Weekend ou de ce Prog’ Metal un peu linéaire, en tout cas j’ai pris la décision de quitter Raismes après une demi-heure de Myrath…
Rendez-vous en 2023, les 9 et 10 septembre, pour la 23ème édition qui sera sans aucun doute encore une grande réussite !
Merci à Philippe Delory, Bertrand Roussel, Patrice Genet, Martine Dumont et à tous les bénévoles de ce fantastique festival !