Hellfest Open Air Festival 2025 @ Clisson.
Live Report par : Olivier Carle (…Tee Shirt Rouge !)
& images Live par : Philippe Archambeau



Cette nouvelle édition 2025 sera pour moi la 14ème depuis 2009. Une programmation de plus en plus éclectique puisque des groupes comme Muse ou Cypress Hill sont annoncés mais contrairement à ce qu’en pensent certains, ce n’est pas pour me déplaire… Pas grand chose de nouveau concernant l’organisation du festival à proprement parler si ce n’est une jauge en hausse, passant de 60.000 personnes par jour à 70.000, ce qui pour le coup devient un vrai problème en termes de fluidité du trafic et d’accès aux différentes scènes. Les « touristes » sont de plus en plus nombreux et la cohabitation avec les métalleux pur jus est parfois difficile. A titre personnel j’ai trouvé que le son des Mainstages était souvent beaucoup trop fort et au détriment de la musique car limite pénible. Il a fait très chaud cette année à Clisson et il fallait vraiment se motiver pour parcourir les distances entre les différents lieux des festivités… Je vais comme chaque année vous narrer « mon » Hellfest c’est-à-dire les groupes que j’ai le plus appréciés (ou pas) au cours de ces 4 journées métalliques !


Jeudi 19 juin 2025



On commence le jeudi, à l’ouverture du fest, sur la Valley, avec Tar Pond. Ce groupe Suisse de Doom fête ses 10 ans d’existence. Il fut créé par le bassiste de Celtic Frost, Martin Ain, malheureusement décédé depuis. On compte dans ses rangs le batteur de Coroner : Marky Edelmann et l’auteur renommé de B.D. Thomas Ott qui officie derrière le micro. Il y a également 2 guitaristes et Chris Perez qui remplace Martin. Ils vont nous délivrer les morceaux les plus sombres de leurs 2 albums à ce jour : « Protocol Of Constant Sadness » et « Petrol ». Le moins que l’on puisse dire c’est que la musique de Tar Pond ne s’inspire pas de la joie de vivre mais plutôt du désespoir et des affres de l’âme humaine. On ne peut pas rester insensible à la prestation de ces Suisses tourmentés faite de riffs plombés et Sabbathiens. Ce sera néanmoins mon coup de cœur du jour et une excellente entrée en matière pour ce nouveau Hellfest qui s’annonce riche en découvertes.

Je file vers la MS2 pour retrouver le nouveau projet du bassiste des légendaires System Of A Down, Shavo Odadjian, Seven Hours After Violet. Il s’est entouré d’une fine équipe issue des groupes Left To Suffer et Winds Of Plague pour nous présenter son album éponyme sorti l’an dernier. Le quintet délivre un Metalcore d’excellente facture avec une énergie débordante et un bonheur de jouer ostensible. Des titres comme « Radiance », « Paradise » ou « Alive » sont taillés pour la scène et c’est la folie dans le public. A défaut de voir un jour System Of A Down au Hellfest, les fans du célèbre groupe américain ont pu jeter leur dévolu sur cet ersatz de très haut niveau qui m’a pleinement convaincu et qui aura marqué cette première journée du Hellfest 2025.

On m’avait dit le plus grand bien de Slomosa mais j’avoue que je n’ai guère été bluffé par leur prestation à la Valley d’autant que le discours politique au ras des pâquerettes des Norvégiens a eu le chic de me faire fuir.


J’ai également fait l’impasse sur l’ersatz d’AC/DC qu’est Airbourne et dont les prestations m’ont toujours laissé de marbre.


Par contre la venue de Till Lindemann, le Frontman controversé de Rammstein, avait tout pour aiguiser ma curiosité. Beaucoup de monde devant la MS1 pour voir l’Allemand et ses comparses. On est assez proche du style de son combo habituel et je dois avouer que j’ai été conquis par le haut niveau des compositions. Mais, parce qu’il y a un gros « mais », j’ai eu la très forte impression tout au long du Set que tout ce que j’entendais était en Play-Back. Je suis intimement convaincu que sa voix était sur bande et qu’à l’exception peut-être du batteur et du bassiste qui semblaient se donner à fond, les 2 guitaristes et la claviériste faisaient semblant de jouer. J’ai vu plusieurs fois Till éloigner son micro de sa bouche et la voix était toujours là. Il faudra aussi qu’on m’explique comment la ravissante blonde choisie visiblement pour sa plastique parvient à jouer sur plusieurs claviers à la fois tout en faisant du Pole Dance.


Quant aux 2 gratteuses elles avaient l’air à peu près aussi motivées et efficaces sur leurs guitares que des figurantes vaguement Sexy recrutées via Internet. Bref tout cela sentait l’arnaque à plein nez. Sans compter les textes qui sont du niveau d’un ado qui découvre la sexualité via Pornhub. On l’aura compris, autant j’avais aimé Rammstein à Clisson en 2016, autant le passage de Till en 2025 ne me laissera pas un souvenir impérissable !


Heureusement le reste de la soirée va largement relever le niveau. A commencer par les Hellacopters qui investissent la Warzone à 23h00. Etonnament c’est la première fois que je vais voir ces Suédois sur scène alors qu’ils existent depuis une trentaine d’années. Je me réjouissais de revoir Dregen avec eux mais visiblement il se concentre dorénavant totalement à ses Backyard Babies que j’avais tellement appréciés sur cette même scène en 2018. Le quintet est toujours mené de main de maître par le guitariste-chanteur Nicke Andersson qui joue également dans une multitude de Side-Projects. On retrouve également le batteur originel Robert Eriksson et le claviériste Anders Lindström. Le style est toujours résolument Garage Rock et on peut dire que le Set est mené tambour battant. La Setlist s’appuie sur le tout nouvel album « Overdriver » avec des titres imparables comme « Token Apologies » ou « Wrong Face On » mais aussi sur les 8 autres opus que les Suédois ont sortis durant leur carrière. Chaude ambiance dans la fosse de la Warzone et un grand moment assurément.

On ne s’arrête pas en si bon chemin et on retourne à la Valley pour les Anglais d’Orange Goblin et leur Stoner débridé. Eux aussi je n’avais jamais eu la chance de les voir sur scène malgré leurs 30 ans d’existence. Il était d’ailleurs grand temps que je puisse les apprécier en Live puisque ce concert au Hellfest sera leur dernier chez nous car ils effectuent leur tournée d’adieu. Le quartet a donc décidé de tout donner à cette occasion et on sent que ça va dépoter. Eux aussi ont un nouvel et ultime album à défendre « Science, Not Fiction » sorti il y a peu. Mais ils ne vont en jouer qu’un extrait, le puissant « (Not) Rocket Science », préférant revisiter leur Back catalogue à l’occasion de ce baroud d’honneur. C’est très fort, plombé et d’une efficacité redoutable. Les fans sont venus en nombre pour rendre un dernier hommage à ce combo légendaire qui va nous manquer…

Pendant ce temps Jonathan Davis finit de s’époumoner sur la MS1 avec son groupe Korn. Je ne regrette pas une seule seconde d’avoir fait l’impasse sur son Nu Metal surévalué au profit du Rock ‘n’ Roll authentique des Hellacopters et d’Orange Goblin. Et ce n’est pas la nouvelle sensation « Electronicore » d’Electric Callboy qui termine la soirée qui va m’inciter à rester devant la MS2. On dirait du Modern Talking à la sauce Electro. Je laisse volontiers ces Teutons surfaits aux ados boutonneux et pars me reposer car les journées suivantes risquent d’être harassantes mais surtout passionnantes…


Vendredi 20 juin 2025




La journée de vendredi commence pour moi par la MS1 avec un groupe que j’aime beaucoup Last Train. Ces Alsaciens je les ai découverts il y a 3 ans à Guitare En Scène pour un Set incandescent et une ambiance électrique. Je les ai trouvés un peu moins convaincants au Hellfest sans doute du fait de leur horaire de passage et du temps trop court qui leur était accordé. Ce genre de groupe est plus adapté à un Set nocturne et à une véritable montée en puissance sur une durée d’au moins 1 heure pour leur permettre de prendre leur envol. En 40 minutes et 5 titres c’est vraiment trop juste. Même le phénoménal « The Big Picture » ne leur a pas permis de montrer la réelle étendue de leur talent et c’est bien dommage. Mais ce n’est que partie remise !

La bonne surprise du jour viendra pour moi des Mexicaines de The Warning sur cette même MS1. Les sœurs Villarreal Vélez, qui nous viennent de Monterrey, ont créé ce groupe il y a une douzaine d’années et ont sorti 4 albums studio dont le dernier en date « Keep Me Fed » il y a 1 an. Malgré leur jeune âge, Daniela, Paulina et Alejandra ont déjà eu l’opportunité d’ouvrir pour Muse sur leur dernière tournée.

Elles pratiquent un Rock mâtiné de Hard susceptible de plaire au plus grand nombre. J’ai particulièrement apprécié des titres comme « Hell You Call A Dream » ou « More » qui passent très bien l’épreuve de la scène. Le public est d’ailleurs au rendez-vous puisque la fosse est bien remplie alors qu’il n’est que 15h00 à Clisson et que la chaleur est déjà étouffante ! Autant dire que ce trio a déjà un fort potentiel et on devrait le revoir très prochainement en Europe.

Je n’en dirai pas autant de Kittie, des filles également mais en quartet venu du Canada et qui proposent un Nu Metal sans grand intérêt. Heureusement que Royal Republic, mon autre découverte du jour, va remettre les pendules à l’heure juste après. Pas de Metal ici mais du bon vieux Rock à la limite de la Pop et de la Dance avec des mélodies imparables. C’est Fun, dansant, Groovy et sans prétention. Diablement efficace en tout cas puisque les Suédois ont rameuté une quantité incroyable de fans devant la MS1 pour leur incroyable prestation. De « My House » à « Rata-Tata » en passant par la sympathique reprise du « Venus » de Shocking Blue et même un court « hommage » à Metallica avec « Battery » qui déclenche la folie dans la fosse. On se croirait revenu dans les années 80 avec ce groupe atypique qui n’a pour seul objectif que de s’amuser et d’entraîner le public dans son délire. Rafraîchissant !

On revient à un esprit plus sérieux avec le retour des vétérans du Cult. Ce sera mon 4ème rendez-vous avec ces Anglais depuis mon premier à l’Eldorado en 1986. Entre temps il y aura eu la 1ère partie d’Aerosmith en 1989 au Zénith et un précédent Hellfest en 2011. Toujours mené par le charismatique chanteur Ian Astbury et son fidèle acolyte Billy Duffy à la six-cordes, The Cult va nous proposer un véritable Best Of de ses 40 ans de carrière avec des brûlots incontournables comme « She Sells Sanctuary », « Fire Woman », « Rain » ou encore « Love Removal Machine ». Ian a l’air un peu « à l’Ouest » et on a du mal à comprendre ce qu’il raconte quand il se lance dans de longs monologues. Billy est toujours aussi à l’aise avec sa guitare et dispense des riffs redoutables. En un peu moins d’une heure les Anglais vont nous rappeler qu’ils ont toute leur place au panthéon du Hard Rock…

La suite ce sera de nouveau la MS1 avec The Hu que j’avais très envie de découvrir sur scène. N’ayant assisté à l’édition 2023 du Hellfest, je n’ai pas vécu le passage de ces Mongols à la Temple qui avait failli tourner au vinaigre. En effet, le chapiteau ne pouvait absorber les hordes de curieux voulant découvrir cette nouvelle sensation du Hunnu Rock. Le choix d’une Mainstage est donc plus judicieux et visiblement les rangs des convertis ont encore fortement augmenté puisqu’il y a foule. Il faut dire que le spectacle est vraiment inhabituel avec une scénographie qui mélange tradition et modernité Metal. Les costumes sont flamboyants et certains instruments sont proprement inhabituels dans un festival de Metal. Musicalement ça tient vraiment bien la route et le répertoire n’a rien à envier aux autres groupes qui foulent cette même scène. Il y aura même une reprise fort réussie de « The Trooper » de Maiden qui déclenchera une épidémie de Slam dans la fosse. Beaucoup aimé la prestation de ces Mongols que je retournerai voir sans hésitation…

Crochet obligatoire par la Valley pour retrouver les cultissimes Américains de Pentagram. Bobby Liebling, le chanteur au regard halluciné, est bel et bien de retour avec un combo entièrement remanié et composé de membres venant de Mos Generator et de Saint Vitus. Bobby est devenu une véritable Star depuis peu grâce à Tik Tok et ses yeux de psychopathe. Il célèbre les 54 ans du groupe pionnier du Doom et la sortie d’un nouvel opus « Lightning In A Bottle » paru en janvier. Là encore notre Ghoul préféré va nous offrir un florilège de ses hymnes métalliques les plus lourds comme « Forever My Queen », « Sign Of The Wolf » ou encore le Sabbathien « Walk The Sociopath » que ne renierait pas Tony Iommi. Mes voisins de concert venus d’Amérique Latine se réjouissent devant les mimiques de Bobby mais le plus important reste la musique car les compos des Virginiens sont de véritables hymnes occultes bien Heavy comme on aime. Longue vie à ce nouveau Pentagram !

Saut de puce à la toute proche Warzone pour les non moins cultes Damned. Ces Anglais fêtent leur presque demi-siècle de carrière et semblent toujours aussi heureux d’être sur scène devant un public admiratif.


On retrouve donc le vocaliste Dave Vanian, le guitariste Captain Sensible (qui fut bassiste au départ) et le batteur Rat Scabies, tous trois membres originels du groupe.


Ils sont accompagnés du bassiste Paul Gray qu’on a connu avec U.F.O ou Eddie & The Hot Rods. Et puis il y a le discret Monty Oxymoron aux claviers qui a rejoint le combo il y a près de 30 ans. Aussi étonnant que ça puisse paraître, je n’avais jamais vu The Damned auparavant, tout au plus Brian James (R.I.P.) en solo il y a 25 ans pour les 20 ans du Label New Rose. Il faut dire que j’ai toujours trouvé le Punk de ces Anglais un peu trop sophistiqué à mon goût et pas aussi rentre-dedans que celui des Sex Pistols, de The Exploited ou de U.K. Subs. Heureusement qu’il y a « Eloise », la reprise déjantée de Barry Ryan et bien sûr « Neat Neat Neat » et « New Rose » pour me rappeler que The Damned reste un incontournable du Punk Rock. Et puis ce rappel composé de la reprise de Jefferson Airplane « White Rabbit » et du Popisant « Smash It Up » finira de m’en convaincre.

Je ferai un petit crochet de 5 minutes par la MS1 pour voir le phénomène Muse à l’œuvre mais sans succès car je reste totalement hermétique à la musique de ce trio pourtant très apprécié. Je préfère retourner à la Warzone pour le retour d’Hermano mené par le légendaire John Garcia. Le groupe américain de Stoner avait donné son dernier concert au Hellfest il y a 9 ans et c’est à Clisson que le quintet américain reprend du service. Autant dire que l’attente est forte de la part des fans venus en nombre et ceux-ci ne vont pas être déçus. Le fondateur et ancien chanteur des très respectés Kyuss a l’air en forme et il nous a concocté une Setlist infernale. Les 2 guitaristes sont eux aussi très efficaces et la section rythmique est titanesque. Ce concert d’Hermano restera un grand moment de la journée du vendredi de cette édition du Hellfest à n’en point douter !

Mais le meilleur reste encore à venir car le concert du jour sera celui des Sex Pistols sur la Warzone à 1 heure du matin. J’ai bien fait de partir de la Valley pour rejoindre celle-ci car tous ceux, et ils sont nombreux, qui ont fait le choix après Muse de venir voir les « Stars » du Punk depuis la MS1 ont compris leur douleur tant ce fut une marée humaine.


Le climat est d’ailleurs électrique et explosif à l’arrivée de Frank Carter et de ses comparses sur la scène de la Warzone même si la température est devenue plus supportable à cette heure tardive. Frank sera d’ailleurs obligé de donner de lui-même pour calmer les esprits et descendra dans la foule pour tenter de redonner un semblant d’ordre et de sécurité dans les premiers rangs. Steve Jones, Paul Cook et Glen Matlock semblent regarder ça d’un œil goguenard car ils ont sans doute été habitués à bien pire il y a 50 ans. Tous les « tubes » des Anglais vont être offerts au public, de « Holidays In The Sun » à « Anarchy In The U.K. » en passant par « Pretty Vacant », « Bodies », « Liar », « No Feelings » et bien sûr le très attendu « God Save The Queen » qui a fait couler tant d’encre à l’époque. On aura même droit à un « No Fun » emprunté aux Stooges et à un « My Way » de circonstance, histoire de nous remémorer le controversé Sid Vicious. Frank Carter est très à l’aise dans son rôle de doublure de Johnny Rotten et il ne cache pas son plaisir. Vraiment un grand moment et je me réjouis d’avance de les revoir la semaine suivante au festival Rétro C Trop


Samedi 21 juin 2025


La journée de samedi est traditionnellement ma préférée du Hellfest car elle est la plus Hard Rock voire «Classic Rock » du festival. Je me rends donc relativement tôt sur le site histoire de ne pas rater Ross The Boss. En tant que membre fondateur de Manowar, Mr Friedman a droit à la MS2 et c’est bien mérité. Il va nous proposer un Set exclusivement consacré à son ancien groupe comme il l’avait fait au Golden Age Rock Festival en 2019. Je ne suis pas fan de Manowar surtout depuis qu’ils m’ont planté tout comme beaucoup de leurs aficionados lors d’un concert annulé pour cause de niveau sonore insuffisant à l’Elysée Montmartre il y a bien des années et surtout depuis le mémorable Hellfest 2019 quand ils avaient plié bagage pour de sombres raisons et avaient été remplacés en urgence par les épouvantables Sabaton. Mais j’aime beaucoup Ross car c’est un gars profondément sympa et je dois dire que j’ai pris un réel plaisir à réentendre ces hymnes certes parfois caricaturaux mais néanmoins efficaces. Il est plutôt bien accompagné notamment par un chanteur qui ne ménage pas sa peine et on passe un bon moment de Heavy Metal…

Même sentiment avec The Southern River Band venu d’Australie mais dans un genre plus Hard que Heavy. On ne peut s’empêcher de penser à AC/DC en les écoutant mais contrairement à Airbourne qui se contente de singer la bande d’Angus Young, TSRB injecte dans sa potion du Southern Rock et pas mal de Blues Rock, ce qui lui confère une indubitable fraîcheur tout à fait bienvenue. Des titres comme « The Streets Don’t Lie » , « Fuck You, Pay Me » ou « Don’t Take It To Heart » ont l’étoffe de tubes et passent très bien l’épreuve de la scène. Je pense que ce quartet venu des antipodes n’a pas fini de faire parler de lui et c’est une affaire à suivre sans aucun doute.

Je file ensuite à la Valley pour découvrir les Français de Witchfinder qui remplacent sur le pouce Stoned Jesus qui a pris du retard sur la route de Clisson. Ils nous viennent de Clermont-Ferrand et leur Stoner/Doom/Psyché est tout à fait recommandable. Un chant hypnotique et des riffs pachydermiques font de ce quartet une figure montante de ce style dans l’hexagone. A suivre…

Retour à la MS 1 pour mes chouchous de D-A-D que je vais voir pour la huitième fois depuis 1989. La dernière fois c’était au Raismes Fest en septembre et malgré la pluie les Danois avaient donné un concert exceptionnel. Il en sera de même pour ce Hellfest 2025, la chaleur et le soleil brûlant en plus. Ils ne disposent que de 45 petites minutes pour convaincre ceux qui ne les connaissent pas encore et ils vont une nouvelle fois réussir le pari grâce à un choix de morceaux imparables. Le logo « Disneyland After Dark » banni depuis des années pour cause de soucis juridiques avec Mickey a fait son retour en fond de scène comme une revanche sur le géant américain. Des titres comme « Girl Nation », « Grow Or Pay », « Everything Glows » et bien sûr l’incontournable « Sleeping My Day Away » font mouche à chaque fois et le public ressort conquis de la prestation des Danois qui fêtent plus de 40 ans de carrière. Il paraît qu’ils seront au Forum Vauréal début 2026, ne les ratez pas…

Mon grand bonheur du jour sera de découvrir enfin Black Country Communion sur scène. Depuis le temps que je voulais les voir, je n’allais pas rater ça ! A ma connaissance, ce super-groupe n’est passé qu’une seule fois en France, au Bataclan en 2011. Sa venue au Hellfest en 2025 était déjà une très bonne raison de s’y rendre… Voir sur une même scène Glenn Hughes à la basse et au chant, Joe Bonamassa à la guitare, Jason Bonham à la batterie et Derek Sherinian aux claviers c’est déjà un événement en soi ! Pas mal de monde devant la MS1 en ce début de soirée toujours très chaud. On commence avec « Sway », un morceau bien Rock du 4ème album qui annonce un Set mené tambour battant. La voix de Glenn est au top et Joe est concentré sur sa six-cordes. Mr Bonamassa restera relativement en retrait pendant tout le concert, préférant laisser Glenn jouer le rôle de Leader, mais son jeu de guitare reste parfait. On continue avec « One Last Soul » du 1er opus qui permet à Glenn de prouver que ses talents vocaux restent intacts malgré ses 73 années parfois chaotiques et dévastatrices pour sa santé. Retour au « BCCIV » pour le très accrocheur « Wanderlust » avec les claviers de Derek très en avant. Superbe morceau très FM que je redécouvre avec beaucoup de plaisir. Et on repart au taquet avec « The Outsider » du second album de BCC qui rappelle un peu le Europe d’aujourd’hui que j’apprécie tant. Promo oblige on a droit à un titre du dernier album, le cinquième, sorti l’année dernière avec « Red Sun » et son riff de guitare addictif. Retour en 2011 avec « Save Me » qui sonne un peu Led Zep sans doute sous l’influence de Jason Bonham, le digne fils de son illustre père. Le rythme ne faiblit pas avec « The Crow » qui met la fosse de la MS1 totalement K.O. debout. Solo très Lordien de Derek et Blackmorien de Joe pour conclure ce brûlot avec un Glenn totalement galvanisé. « Stay Free » rappelle les influences Funky de Mr Hughes et ses années Trapeze ou le Purple de « Come Taste The Band ». Et on finit en beauté avec l’incontournable «Black Country » et son intro de basse totalement déjantée. En 1 heure, BCC a retourné le public présent et je me fais la promesse de ne plus les louper lors de leurs prochains passages par chez nous.

Je n’avais pas revu Savatage depuis 27 ans et leur passage à l’Elysée Montmartre pour la tournée « The Wake Of Magellan ». Autant dire que l’attente était forte de ma part et de celle des fans frustrés de tant d’années d’attente. Les 2 membres fondateurs que sont les frères Oliva ne sont malheureusement pas présents puisque Criss est décédé depuis longtemps et Jon a de gros problèmes de santé. On les verra néanmoins mais uniquement grâce aux écrans lors d’un hommage appuyé des autres membres du combo américain notamment via un duo virtuel entre Zachary Stevens et Jon sur « Believe ». Chris Caffery et Al Pitrelli s’occupent toujours des guitares. Jeff Plate est derrière les fûts et Johnny Lee Middleton à la basse. Jon Oliva est remplacé aux claviers par le duo de Paulo Cuevas et Shawn McNair. La Setlist fera la part belle aux morceaux les plus emblématiques du combo Hard & Heavy que sont « Hall Of The Mountain King », « Edge Of Thorns », « Chance », « Handful Of Rain » et bien sûr l’incontournable et très attendu « Gutter Ballet ». Quel plaisir de retrouver ces Américains sur la MS2 pour un Show bourré de nostalgie mais aussi et surtout de très bonne musique…


Je passe brièvement sur le Set de Satchvai Band qui repose sur les performances guitaristiques de Joe et de Steve. Je m’ennuie déjà fortement d’habitude aux prestations de chacun de ces techniciens de la six-cordes mais alors là c’est double dose ! Il n’y aura éventuellement que la reprise de « Born To Be Wild » pour vaguement sauver ces 70 minutes d’astiquage de manche soporifique…

Heureusement que Judas Priest va remettre l’église au milieu du village juste après… J’ai beaucoup vu Rob et ses acolytes récemment notamment au Heavy Weekend et au Zénith l’an passé pour 2 Shows mémorables. Là ce sera mon 15ème rendez-vous avec le groupe de Birmingham. Pour fêter les 35 ans ce cet album mythique qu’est « Painkiller », les Anglais vont nous en jouer de larges extraits dont « All Guns Blazing », « Hell Patrol », « Night Crawler », « Between The Hammer And The Anvil », « A Touch Of Evil », « One Shot At Glory »… et bien sûr le titre éponyme toujours très attendu par les fans. Et puis bien évidemment les incontournables que sont « Breaking The Law », « Hell Bent For Leather » (avec la célèbre moto vrombissante sur scène) et « Living After Midnight » ne manqueront aucunement à l’appel. Toujours un plaisir de retrouver Rob, Andy, Richie, Ian et Scott pour un Show dantesque dont on ne se lasse toujours pas après toutes ces années.

Idem avec Scorpions que j’ai également eu la chance de voir plusieurs fois récemment notamment à Guitare En Scène, à Nancy et à Bercy. Toujours un peu le même Show pour cette tournée d’adieu qui n’en finit pas depuis de nombreuses années mais quel Show ! Ce sera mon 13ème de la bande à Klaus et Rudolf depuis les années 80. Le chanteur a toujours pas mal de difficultés à se déplacer et sa voix laisse parfois à désirer mais on sent chez lui un vrai bonheur d’être là, devant son public. Rudolf et Matthias font le Job et Mikkey est une véritable machine de guerre avec ses baguettes. La Setlist n’a pas beaucoup varié mais on est toujours heureux d’entendre les légendaires ballades que sont « Send Me An Angel », « Wind Of Change » et bien sûr « Still Loving You ». Sans compter les classiques « Tease Me Please Me », « Loving You Sunday Morning » et surtout « Blackout » et « Rock You Like A Hurricane » repris en chœur par des dizaines de milliers de spectateurs. Le gigantesque scorpion gonflable qui apparaît à la fin du Show sera lui aussi très apprécié des aficionados. Un spectacle de grande qualité qui clôture ma journée de samedi au Hellfest


Dimanche 22 juin 2025



Ma journée de dimanche commence par une découverte bien sympathique avec Prayers à la Valley. Rafael Reyes, le fondateur de ce combo, pratique un style musical baptisé « Cholo Goth » qui s’inspire de la Darkwave des années 80, du Hip Hop et de l’Electro. Ça m’a rappelé Anne Clark, Gary Newman, D.A.F. et bien d’autres groupes que j’ai adorés dans ces années-là comme Christian Death, Bauhaus ou Xmal Deutschland. Des titres comme « Gothic Summer », « Ready To Bleed », « From Dog To God » ou « La Vida Es Un Sueno » sont de véritables petits bijoux que je recommande chaudement à tout amateur de ce genre de musique. Le Set de Prayers a duré 45 petites minutes mais elles sont passées à toute vitesse tant le talent est bien présent. A revoir en salle pour un Set complet en ce qui me concerne !


Mon fils m’avait chaudement recommandé Gutalax, je me devais donc d’aller les découvrir sur la scène de l’Altar pour un Set haut en couleur. Ces Tchèques commencent à faire pas mal parler d’eux et l’Altar est bien remplie quand ils montent sur scène dans leurs combinaisons blanches sur fond de « Ghostbuster ». Ça attaque tout de suite très fort avec un Grindcore jouissif et décomplexé qui parle de choses plus ou moins scatologiques mais toujours bon enfant. C’est Fun, bien interprété et ça remporte un vif succès auprès des plus jeunes mais pas que…


Mais il est temps pour moi de rejoindre la MS2 pour faire connaissance avec la nouvelle sensation du Deathcore qu’est Lorna Shore et surtout son charismatique vocaliste depuis 2021, Will Ramos. Le son est énorme et la puissance du Set est impressionnante. Rarement entendu un chanteur avec autant de sauvagerie mélodique ! Incontestablement ma claque du jour…


J’avais trouvé la prestation de Eagles Of Death Metal au Hellfest 2019 tout à fait rafraîchissante et passionnante. Je les connaissais très mal à l’époque et ce fut une vraie belle découverte. Le concert de cette année n’a pas dérogé à la règle et j’en suis ressorti une nouvelle fois conquis. Beaucoup d’émotion chez Jesse Hughes pour des raisons évidentes 10 ans après les tragiques évènements. Parfois on peut avoir l’impression qu’il en fait un peu trop mais je subodore qu’il est tout à fait honnête et sincère dans son propos. Musicalement c’est toujours parfait avec la belle Jennie Vee qui nous refera la Cover de « Ace Of Spades » de Motörhead. Et une autre reprise particulièrement réussie sera celle du « Moonage Daydream » de Bowie. 50 minutes de Rock ‘n’ Roll débridé et d’ondes positives dont on avait bien besoin…

On m’avait dit le plus grand bien de Kylesa qui reviennent proposer leur Sludge après 9 années de pause. J’y suis donc allé par curiosité mais je dois avouer que je ne suis pas du tout rentré dans leur univers. Tout comme Refused qui paraît-il va se séparer après un ultime tour de piste au Hellfest. Au vu de leur prestation je ne pense pas que ce soit une mauvaise idée !


Tout comme dans le cas de Muse, la venue de Cypress Hill, groupe culte de Hip-Hop, au Hellfest pouvait paraître incongrue. Sauf que le public est au rendez-vous et la fosse devant la MS1 est noire de monde pour accueillir les Américains et vibrer au son de « Insane In The Brain », « Hits From The Bong », « When The Shit Goes Down » et autre « (Rock) Superstar » ou « How I Could Just Kill A Man ». Même si on n’est pas un inconditionnel de ce genre de musique, il faut bien reconnaître que B-Real et Sen Dog savent y faire pour enflammer le Dancefloor du festival avec une facilité déconcertante !


Je ne suis pas resté jusqu’au bout de la Fiesta Hip-Hop car je ne voulais pas rater les premières notes du Set du guitariste d’Alice In Chains, Mr Jerry Cantrell. J’ai eu l’immense chance de le voir avec son légendaire groupe du temps de Layne Staley en 1993 en Allemagne pour la tournée Dirt. J’ai dû attendre le Hellfest 2018 pour le revoir avec le remplaçant de Layne, William DuVall. Malheureusement je l’ai loupé en solo, toujours au Hellfest, en 2022 pour cause de Covid et je me réjouissais de le voir cette fois-ci sur la Valley. Il vient présenter son nouvel album solo « I Want Blood » sorti l’an dernier. Mais ce que les aficionados attendent ce sont bien évidemment les titres de sa période AIC. On aura droit à 4 d’entre eux : « Them Bones », « Down In A Hole », « Would ?» et « Rooster » dans des versions particulièrement réussies d’autant que la voix du chanteur qui l’accompagne est particulièrement proche de celle de Layne… Je serai tellement conquis par ce Set que je me rendrai 48 heures plus tard à La Machine Du Moulin Rouge parisienne pour revoir Jerry et sa bande.

Autant j’avais été subjugué par Linkin Park au Hellfest 2017 avec Chester Bennington peu avant sa disparition, autant je suis totalement passé à côté de leur prestation avec Emily Armstrong en clôture de cette édition 2025. Déjà je me suis retrouvé extrêmement loin de la MS1 du fait de l’affluence et de mon arrivée tardive depuis la Valley. Et puis je n’ai pas compris les interminables temps d’attente entre chaque morceau. Dommage car je comptais bien retrouver les sensations que j’avais eues il y a 8 ans lorsque ce concert de LP était devenu mon préféré de l’édition 2017. Mais il n’en fut rien !

Cette édition 2025 se terminera par un magnifique feu d’artifice sur fond musical d’AC/DC, de Slayer et de… Linkin Park. Au final elle aura été pour moi une source inépuisable de découvertes intéressantes et variées notamment sur la Valley. Plutôt une bonne expérience donc même si la chaleur a un peu gâché le plaisir !